L'armée syrienne est entrée dans la province de Rakka, poursuivant une offensive appuyée par la Russie contre l'organisation Etat islamique (EI), rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) samedi alors qu'une une coalition de combattants arabes et kurdes appuyée par les Etats-Unis, continuent à progresser et «se trouvent désormais à environ 5 km de la ville stratégique de Minbej sur un axe reliant Raqa. Cette attaque fait partie d'une intensification de la lutte contre le groupe djihadiste. Elle s'ajoute à une offensive rebelle contre la ville de Manbij, dans le nord-ouest de la Syrie près de la frontière turque, avec le soutien des Etats-Unis, et à une autre de l'armée irakienne contre celle de Falloudja en Irak. Parallèlement, des rebelles islamistes conduits par le Front al Nosra, branche syrienne d'Al Qaïda, ont consolidé leurs gains au cours des dernières 24 heures dans la campagne au sud d'Alep, autour de la ville stratégique de Khan Touman, ont affirmé des groupes insurgés syriens. L'aviation russe a mené vendredi d'intenses bombardements dans la partie orientale de la province d'Hama, dans la région d'Athriya proche de la frontière de la province de Rakka, et l'armée syrienne a pu pénétrer dans cette province qui est un fief de l'EI. La ville de Rakka, qui est la capitale de fait du groupe djihadiste en Syrie, se trouve plus à l'est et sa prise constitue, comme celle de Mossoul en Irak, l'objectif final des adversaires de l'Etat islamique. Les médias officiels syriens affirment que les troupes gouvernementales ont infligé de lourdes pertes à leurs adversaires. Ils ne précisent pas l'ampleur des forces engagées dans la bataille. Selon l'OSDH, au moins 26 combattants de l'EI ont été tués, ainsi que neuf membres des forces loyalistes. L'armée syrienne et ses alliées ne sont désormais plus qu'à une quarantaine de km des forces rebelles qui mènent avec l'appui des Etats-Unis une offensive pour isoler les positions de l'EI au nord d'Alep des territoires que l'organisation djihadiste contrôle à l'est de l'Euphrate, où se trouve Rakka. Le quotidien libanais Al Akhbar, connu pour ses positions favorables à Damas, écrivait vendredi que l'objectif de l'opération de l'armée gouvernementale n'était pas d'atteindre Rakka dans les semaines qui viennent, mais la ville de Tabqa et le lac de barrage Assad, que domine Tabqa. Les rebelles gagnent du terrain à Minbej L'Etat islamique a conquis Tabqa en 2014 lors de son expansion fulgurante en Irak et en Syrie. La ville, qui abrite une base aérienne, est située à une cinquantaine de km à l'ouest de Rakka. Elle se trouve sur l'axe routier stratégique qui relie Rakka aux territoires contrôlés par l'EI au nord-est d'Alep. Dans cette région, les Kurdes soutenus par les forces spéciales américaines continuent à progresser rapidement, en particulier dans la poche de Manbij où ils ont gagné du terrain, selon des sources kurdes et l'OSDH Cet assaut vise à empêcher l'Etat islamique d'accéder à la frontière turque. Offensive islamiste au Sud-Ouest d'Alep. Au sud d'Alep, les rebelles islamistes s'approchent de la grande ville d'Hader qui sont, d'après les insurgés, une place forte des milices chiites soutenues par l'Iran Dans un communiqué diffusé samedi, le centre russe de surveillance de l'accord de cessation des hostilités a déclaré que plus de 1.000 rebelles participaient à une offensive contre les positions de l'armée gouvernementale au sud-ouest d'Alep Cet assaut dirigé par le Front al Nosra avec l'appui du groupe islamiste Ahrar al Cham et le parti islamique du Turkestan a été annoncé dès vendredi par l'OSDH. Selon des témoignages de civils cités par les observateurs russes, des groupes armés partiellement composés de soldats turcs sont apparus au nord d'Alep. Le centre de surveillance russe a également déclaré que plus de 2.000 rebelles s'étaient regroupés à Sheikh Maqsoud, quartier nord de la ville. Selon la même source, des bombardements de la rébellion ont fait plus de quarante morts et une centaine de blessés à Alep. Moscou impute ces pilonnages au Front al Nosra. L'armée syrienne a déclaré que des tirs de mortiers sur les quartiers de Midan et Hamadaniyah, tenus par le gouvernement, avaient coûté la vie à une douzaine de personnes.