«La coexistence pacifique : une responsabilité commune », tel était le thème retenu pour la 12ème Rencontre annuelle Maroc-Union européenne, tenue lundi à Rabat, à l'initiative de l'association Ribat Al-Fath pour le développement durable en collaboration avec la Fondation Konrad Adenauer. Christian Wulff, ancien Président de la Fédération d'Allemagne, était l'invité de marque de cette rencontre annuelle. Ce dernier a axé son intervention sur plusieurs points qui touchent de près ou de loin l'actualité mondiale. Le premier est relatif au conflit syrien, dont sa résolution est toujours à la traine. Le second point a concerné le Maghreb qui a connu le printemps arabe, avec une exception pour le Maroc qui a pu, selon M.Wulff, éviter la catastrophe grâce aux réformes initiées par SM le Roi, dont la nouvelle constitution mise en place en 2011. L'ancien président de la Fédération d'Allemagne a fait savoir aussi que le terrorisme reste un phénomène qui menacela sécurité des populations dans le monde entier en général et l'Europe en particulier. M. Wulff a plaidé enfin pour le lancement d'une coopération plus élargie entre l'Allemagne et le Maroc. De son côté, Rupert Joy, chef de Délégation de l'Union Européenne au Maroc, a affirmé que le choix du thème de la coexistence pacifique pour cette 12èmrencontre annuelle Maroc-UE revêt une importance majeure vu la situation délicate que connait le monde aujourd'hui. Il a souligné, d'autre part, que le Maroc est un partenaire indispensable pour l'Europe, tolérant avec d'autres religions, dispose d'un capital immatériel important, et d'une politique migratoire de qualité. « Le partenariat entre le Maroc et l'UE est un symbole de coexistence pacifique, malgré quelques turbulence existant entre les deux parties. Bien plus, leurs liens se resserrent chaque année », a-t-il ajouté. Néanmoins, la coexistence pacifique est confrontée à un certain nombre de défis: l'amalgame entre les religions, vivre ensemble n'est pas une chose aisée, l'intégration des immigrés dans une société n'est pas toujours facile, et les phénomènes de terrorisme et de radicalisation qui commencent de plus en plus à prendre de l'ampleur... Le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, a affirmé, quant à lui, que le Maroc est un exemple à suivre. « Les évolutions socio-économiques que connaissent aujourd'hui le Royaume sont suivies par tous les pays du monde, y compris européens. L'Europe doit alors aider le Maroc pour réussir son expérience. Ce faisant, les pays arabes pourront bénéficier de cette expérience », a-t-il expliqué. « L'Europe est appelé également à réviser sa culture. D'ailleurs, je suis optimiste quant à l'avenir. Notre relation avec l'Europe est ancienne, d'autant plus que le peuple marocain, de par sa nature, est pacifique », a indiqué M. Benkirane. Dans sa note introductive, présentée lors de cette 12ème Rencontre Maroc-UE, l'association Ribat Al-Fath estime, en effet, que les profondes réformes dans lesquelles le Maroc s'est engagé dans les domaines politiques, économiques, sociales e religieux, depuis l'intronisation de SM le Roi, ont mis le Royaume sur la voie irréversible du renforcement des institutions démocratiques et de l'ouverture. Cela a permis à l'UE et au Maroc de développer un partenariat fondé sur le partage, le respect mutuel et la solidarité. Les turbulences qui ont pu affecter ces relations n'ont jamais pu ébranler les piliers d'un partenariatstratégique, fondé sur des valeurs communes de démocratie, d'Etat de droit, de paix, de tolérance et de coexistence pacifique. L'UE entretient en effet, poursuit la même source, un dialogue politique de haut niveau avec le Maroc et lui accorde un soutien important et multidimensionnel. En témoigne la signature du cadre unique d'appui 2014-2017 qui traduit la reconnaissance de l'UE de la singularité de son partenariat avec le Maroc. Le Maroc a réussi en effet, à travers son histoire, à préserver son identité et son unité nationale entre les différentes composantes de la société et les différentes valeurs de coexistence et de tolérance. La nouvelle constitution de contribuera sans nul doute à la consolidation de l'identité nationale et au renforcement du pluralisme culturel et civilisationnel qui a marqué l'histoire du Maroc au fil des siècles », conclut l'association Ribat Al-Fath. Pour rappel, la précédente Rencontre Maroc-UE avait pour thème : « Maroc-Union Européenne : cohésion sociale et processus démocratique ». Son invité d'honneur était le parlementaireeuropéen et ancien ministre président de la Basse-Saxe, David James Mc Allister.