Plusieurs députés européens ont interpellé le Conseil de l'Union européenne (UE) quant à la nécessité d'organiser un recensement des populations des camps de Tindouf en Algérie. Dans une question publiée lundi par le parlement européen, ces eurodéputés, de différents groupes et tendances politiques, ont interrogé le Conseil de l'Union européenne sur les démarches qu'il compte entreprendre pour exiger des autorités algériennes un recensement des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, dans le sud ouest algérien. "Les populations des camps de Tindouf en Algérie n'ont jamais fait l'objet ni d'un enregistrement, ni d'un recensement par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) contrairement aux demandes des résolutions de l'ONU, des recommandations du Comité exécutif du HCR et de la décharge de la Commission européenne pour l'année 2013, votée par le Parlement européen le 29 avril 2015", rappellent les eurodéputés. Ils affirment que "cette situation a des conséquences graves sur la protection des populations qui vivent dans les camps depuis quatre décennies dans des conditions humanitaires très difficiles" notant que les estimations utilisées par le HCR et la direction générale de l'aide humanitaire de la commission européenne (DG-ECHO) restent invariables depuis 2007 "alors que de sérieux doutes demeurent sur leur crédibilité". Les eurodéputés rappellent dans ce contexte que le 21 janvier dernier, devant la commission du contrôle budgétaire du parlement européen, le Conseil de l'UE a souligné la nécessité d'opérer un recensement dans les camps de Tindouf, l'interrogeant sur l'action que l'UE peut avoir au sein de l'ONU pour promouvoir une solution politique au conflit du Sahara et sur l'existence d'études prospectives menées par ce dernier sur les conséquences pour la sécurité européenne du statu quo dans ce conflit.