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La Destinée de l'art : De la subversion à l'esthétique du chaos
Publié dans L'opinion le 15 - 03 - 2016

Le concept de la destruction élaboré par les dadaïstes, en annihilant les valeurs de la bourgeoisie industrielle, a défriché les champs artistiques, favorisant l'éclosion d'une vision nouvelle basée sur l'imaginaire et la libération totale de la pensée. Progressivement après la Deuxième Guerre mondiale, des tendances nouvelles s'élaborent basées sur le délire de l'époque.
L'art élémentaire
Le premier art fut élémentaire. Pour l'Europe, l'abstraction lyrique est une expression du tragique, une révélation délirante de l'horreur vécue, mais aussi une arme de résistance contre le totalitarisme. Pour cette raison, la plupart des pays colonisés en cette époque noire vont adopter ce courant abstrait, en gagnant leur autonomie, réagissant contre les pays impérialistes. En somme, pour l'Europe et certains pays du Tiers-Monde, l'abstraction lyrique constitue une rupture avec un ordre établi, un renouvellement d'un art, selon le legs de chaque pays.
Pour les Américains, l'expressionnisme abstrait, qui entre dans ce courant lyrique, constitue le début d'un parcours, l'éclosion d'une aventure qu'ils veulent brandir comme art national. L'expression du tragique et du délire devient chez les artistes américains l'extériorisation de la sensation avec laquelle débute tout art. Ainsi l'élémentarisme constitue le premier dialogue commun entre la plupart des artistes novateurs en cette époque. Seulement, les Américains, dans cette sensation, ont valorisé l'automatisme surréaliste, et surtout l'aléatoire et le hasard. La même aventure va se renouveler dans les années 1960. Pendant que la nouvelle figuration et le nouveau réalisme s'élaborent en mouvements contestataires, s'engagent avec violence contre l'impérialisme et la société commerciale, le pop'art et l'hyperréalisme après lui deviennent l'écho froid de la société de la consommation.
Dada comme source commune
La nouvelle figuration, le pop'art et le nouveau réalisme ont donné l'élan, depuis leur développement dans les années 1960, à d'autres mouvements artistiques vivants. Avec le body art (1964), l'art conceptuel (1967), la performance (1969) et le land art (1970), on voit apparaître l'hyperréalisme en 1965, un mouvement ayant sa parenté avec le pop'art, et qui se situe au-delà des capacités visuelles, ne donnant aucun intérêt au sujet, qu'il traite, toutefois, selon une vision photographique froide.
Cependant, trouvant son origine dans le Dada et sa parenté avec l'art conceptuel, l'art pauvre est né en 1967. Sa production anti-artistique est réalisée avec des matériaux périssables, dont le but provocateur est de rétablir un contact direct entre l'artiste et l'œuvre, et de perturber le goût artistique déjà habitué au choc. Suivant ses pas, le post-minimalisme est apparu en 1969, un mouvement provocateur aussi, qui s'oppose au formalisme du minimalisme. A l'instar de ce mouvement, le néo-expressionnisme est apparu dans les années 1970. Pour certains, c'est le premier mouvement qui a supplanté par sa force la notoriété du pop'art et du nouveau réalisme ; pour d'autres, surtout les artistes allemands et italiens, l'art a retrouvé son énergie vitale d'avant les deux guerres.
De là, on peut dire que la source originelle du néo-expressionnisme se retrouve dans l'expressionnisme allemand lui-même ; d'ailleurs, il a lié sa parenté avec la Neue Wilde (Nouveaux fauves), la Bas Painting américaine et la Trans-avant-garde italienne. Avec ses élans violents et souvent aléatoires, ce mouvement provoque la naissance de plusieurs mouvements éphémères, dans les années 1980, comme la peinture libre, la peinture sauvage, grâce à la spéculation du marché de l'art florissant en cette époque, des stars également éphémères, comme Baselitz, Basquiat, Schnabel et d'autres.
Le concept de la ruine
La crise de l'art apparue après la guerre de l'Irak et la crise du pétrole, a obligé les artistes, les critiques et les experts, à revoir les conceptions contestataires surgies en raz-de-marée après le déchaînement Dada, à méditer sur cette esthétique du chaos et sur ce concept de la ruine qui ont bouleversé la destinée de l'art. Pourtant, cette création, ou plutôt cette anti-création de plus en plus aléatoire et chaotique, depuis les années 1960, reste le reflet d'une longue époque angoissée et tourmentée, aux agitations aléatoires.
L'anti-art et l'anti-carrière que les artistes du choc brandissent, sont à l'origine de l'esthétique du chaos. Les démarches artistiques depuis les années 1960, convergent, en général, sur le concept de la ruine. Les compressions de Cesar la casse accumulée d'Arman, les machines auto-destructrices de Tinguily, les affiches lacérées d'Hains et Villeglé, la culture du décher de Rauschenberg à Schnabel, les boucheries exprimées par les quartiers de viande de Bacon et les formes disloquées du néo-expressionnisme ne sont qu'une révélation de drame de notre époque.
Mais le choc brandi par cet anti-art est refroidi, lorsque l'invendable est entré dans le marché de l'art, lorsque le produit nihiliste est récupéré par les musées et les galeries, attirant vers lui les pseudo-artistes et les charlatans. Tout est devenu art même les tas d'ordures et le bric-à-brac posés en une installation sans nom ou assemblés et accrochés au mur. Voulant relier l'art à la vie, c'est l'art qui se banalise, qui devient gratuit, au lieu que la vie devienne artistique.
Pierre Restany, le concepteur du nouveau réalisme, parle déjà en 1969, de cette crise de l'art et de la métamorphose de l'artiste qui s'expose au lieu d'exposer ses œuvres. Dans un article, sous le titre de « L'Anti-carrière ou les spéculations sur la culture impossible », il écrit : « L'Art est sorti de sa prison dorée pour se vautrer dans le fumier de la contradiction. [...] Hier, l'artiste vendait ses œuvres. Aujourd'hui, il se vend lui-même. On loue ses services comme les maîtresses de maison louent des cuisiniers supplémentaires lorsqu'elles reçoivent : l'artiste est l'extra de la métamorphose. Il fait l'évènement quand il ne se passe rien »... Et Michel Ragon conclut par : « Ne voit-on pas que nous sommes dans une période de vide, de non-création artistique géniale ? Nous continuons à vivre sur de l'acquis. Nous sommes tous des suiveurs ».


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