La Direction des Etudes et des Prévisions Financières vient de procéder à l'élaboration d'une étude afférente aux potentialités de l'aquaculture dans la dynamisation des exportations marocaines des produits de la mer. Dressant l'état des lieux de cette activité, afin de mieux rendre compte de son potentiel existant et des opportunités à l'export, cette étude met aussi l'accent sur les multiples entraves empêchant son plein développement. D'autant plus qu'au moment où, un peu partout dans le monde, l'aquaculture se développe à un rythme relativement rapide et soutenu, au Maroc, ce genre d'activité affiche une production ne dépassant guère un volume de 400 tonnes/an, soit moins de 0,1% de la production halieutique nationale. Et pourtant, ce ne sont pas les atouts qui font défaut. Tels qu'énumérés par la Direction des Etudes et des Prévisions Financières, ces atouts se rapportent essentiellement à des prédispositions naturelles, tant en termes de diversité de zones favorables pouvant abriter des activités aquacoles (les lagunes, les baies, la pleine mer ou les zones basses en bordure de mer), qu'en termes de capital humain disponible et qualifié. Sans oublier, d'une part, les divers accords commerciaux qui, normalement, devraient permettre aux produits marocains un accès privilégié aux marchés demandeurs. Des marchés qui, en plus de leur proximité, affichent une demande des plus conséquentes. Et, d'autre part, l'évolution et des modes de consommation des Marocains et de la grande distribution qui offrent à ce genre d'activités des perspectives prometteuses. Toujours est-il que l'état des lieux du secteur aquacole marocain dresse un tableau tout autre. La Direction des Etudes et des Prévisions Financières parle d'un secteur caractérisé, ces dernières années, par une baisse importante de sa production, déjà faible auparavant, et par une réduction du nombre d'entreprises aquacoles en activité. Aussi, précise-t-on de même source, cette régression s'explique en grande partie par les difficultés auxquelles fait face ce secteur, tant à l'échelle nationale qu'internationale. Lesquelles difficultés se rapportent à un certain nombre de facteurs dont, notamment, ceux liés aux problèmes environnementaux, aux restrictions sanitaires à l'export, à la concurrence extérieure et à certaines contraintes à l'investissement. Et c'est justement pour pallier à ce genre d'insuffisance que le Maroc a créé, en 2009, l'Agence Nationale de Développement de l'Aquaculture (ANDA) qui a pour principale mission la promotion et le développement du secteur de l'aquaculture au Maroc à travers la mise en place d'une stratégie spécifique à l'aquaculture, la définition d'un cadre juridique adapté avec la politique du gouvernement en matière d'aquaculture, l'élaboration des plans d'aménagement du littoral à des fins aquacoles, le lancement des projets pilotes (écloseries, fermes de conchyliculture et d'algoculture), la création d'un « guichet unique » pour accompagner l'investissement dans cette filière, la promotion des activités aquacoles et du commerce des produits aquacoles, tant à l'export que sur le marché national. En chiffres, l'ambition à l'horizon 2020 consiste à parvenir à réaliser 11% de la production halieutique nationale du Maroc (avoisinant 1,75 million de tonnes), soit 200.000 tonnes (contre 400 tonnes actuellement), de générer un chiffre d'affaires de 25 milliards de dirhams, et de créer 400.000 postes d'emploi supplémentaires. En termes de structure, la production serait constituée pour plus de la moitié (55%) de la conchyliculture (élevage des coquillages, dont les huîtres et les moules) et de 45% de la pisciculture marine (maigre, bar, dorade, turbot et sole à moyen terme). Aussi, la Direction des Etudes et des Prévisions Financières précise-t-telle que pour saisir les opportunités offertes et garantir les conditions de réussite de la nouvelle stratégie aquacole mise en place, certains enjeux suscitent diverses préoccupations d'ordre économique, environnemental et social et appellent à une coordination entre les différents intervenants dans le secteur. A cet effet, ladite Direction précise que la stratégie gagnerait à tenir compte d'un certain nombre de suggestions dont, entre autres, la préparation de plans d'aménagement intégré de zones côtières à même de mieux apprécier les potentiels, assurer une exploitation durable et concilier au mieux le développement de l'activité avec son milieu ; le renforcement des moyens de financement ; le développement et l'instauration des normes de qualité spécifiques du fait qu'à l'échelle internationale, les marchés des produits de l'aquaculture existent, mais les restrictions sanitaires restent très strictes, exigeant une offre de produits de qualité et à des prix compétitifs.