Mardi dernier, la salle des réunions du Haut-commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification a abrité les travaux d'un atelier organisé au profit de la presse nationale au sujet de la stratégie du HCEFLCD en matière de gestion de la problématique du Bois de feu. Après l'allocution d'ouverture du Haut-commissaire aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, M. Abdeladim LHAFI, dans laquelle il a signalé que chaque année en pareille saison, la problématique du bois de feu se pose avec acuité du fait que cette denrée est considérée comme la seule source d'énergie à la portée des habitants du monde rural et que la demande devient ainsi de plus en plus importante dans les régions de montagne. M. Lhafi a aussi signalé la grande différence entre la demande en bois de feu et la capacité productive de la foret. Les journalistes présents ont ensuite suivi avec intérêt l'exposé de M. Baba Driss chef de Division de l'économie forestière au Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts qui a tenu à signaler que la consommation totale en bois énergie au niveau du Royaume s'élève à quelques 11,3 millions de tonnes/an dont 6 millions de tonnes provenan de la forêt (soit 53 % de la consommation nationale), 3,2 million de tonnes de la biomasse agricole (soit 28 %) et 2,1 million de tonnes des Vergers fruitiers (représentant 19 %). Selon Driss Baba, le lieu de la consommation est à 88,7% en milieu rural avec 10 millions de tonnes à raison de 5T /ménage/an et à hauteur de 11,3 % en milieu urbain avec 1,3 M T à raison de 0,5 T /ménage/an. Quant aux utilisateurs en milieu rural, ils sont à 99,70 % des ménages et 0,30 % des établissements économiques alors qu'en milieu urbain ils sont à hauteur de 32 % des ménages et 68 % des établissements économiques. Pour ce qui concerne la production potentielle des ressources forestières, Mr Driss Baba a relevé que le croit annuel des formations forestières est de 1,7 M.t/an alors que celui des maquis et sous-bois est de 0,69 M.t/an et celui des formations steppiques (alfa et autres) est de 0,86 M.t/an soit 3,25 M T/an. Il y'a lieu de noter que l'approvisionnement en bois énergie en milieu rural provient du droits d'usage et du prélèvement direct en forêt à hauteur de 51% provenant de la forêt et de 49% de l'agriculture et de l'arboriculture alors qu'en milieu urbain l'acquisition du bois énergie auprès des exploitants forestiers (selon les PA de gestion des forêts) provient à hauteur 70% de la forêt et à hauteur de 30% de l'agriculture et de l'arboriculture. Vu ces prélèvements excessifs de bois de feu représentant deux fois la production des forêts et cette consommation au dépend du capital bois sur pied et de la dégradation des écosystèmes forestiers, le HCEFLCD s'est tracé une stratégie nationale dont l'Objectif est la réduction de la pression énergétique et la conservation des écosystèmes forestiers avec une approche globale et intégrée pour l'amélioration du bilan énergétique national en coordination entre les partenaires institutionnels (ministère de l'Energie /ADEREE, ministère de l'Environnement). Les axes d'intervention de cette stratégie nationale portent essentiellement sur des actions sur l'offre (reboisement, sylviculture, organisation usagers...) et des actions sur la demande (amélioration de l'efficience énergétique). L'action sur l'offre vise : - Intensification des reboisements dans le cadre du Plan directeur de reboisement et de la nouvelle stratégie du HCEFLCD ; - Incitation du secteur privé (subventions en nature et en numéraire). - Rationaliser les prélèvements: organisation des populations. - Promotion de l'agroforesterie: distribution de plants. - Aménagement des haies, des brise - vent, des abris et de bouquets villageois ou familiaux. L'action sur la demande vise : - Maîtrise de l'efficacité énergétique par l'amélioration technologique des équipements utilisés et des constructions. - Incitations à la substitution du bois par d'autres sources d'énergie, dont notamment le gaz, l'électricité et les autres énergies renouvelables (solaire, éolien). Pour réussir cette stratégie nationale Programme décennal 2015-2024 du HCEFLCD portent ainsi sur : - Renforcement des programmes de reboisement: 60.000 ha/an, dont plus du tiers sera destiné à des fins énergétiques; Le Programme d'approvisionnement du marché en bois de feu: - 250 000 t/an (selon les plan de gestion des forêts). - Organisation et incitation des populations usagères pour rationaliser les prélèvements de bois de feu (associations, coopératives....). - Insertion au niveau du programme national biomasse en collaboration avec les partenaires (Ministère de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement / ADEREE ...). - Mise en œuvre du programme national spécifique pour la réduction de la consommation de bois de feu dans les régions prioritaires.