Ce n'est pas la première sortie en salles du film marocain "Les griffes du passé", dernier long métrage de Mohamed Abdelkrim Derkaoui, film qui connut une première commerciale dans les salles de quartier, au moins celles qui existent encore, il y quelques mois déjà. Avec son titre arabe "Gharam oua Ntiqam", le film renvoie à une oeuvre classique du cinéma égyptien dont il devient curieux de chercher ici un quelconque clin d'œil, voire une parenté. C'est un film réalisé en 1944 par Youssef Wahbi, ayant la particularité d'engager pour la seconde fois la chanteuse Smahan qui mourut avant l'achèvement du film. C'est un film dramatique, romantique et peu distrayant comme Wahbi sait si bien les faire à l'adresse d'un public arabe souvent enthousiaste. Romantique, le film de Derkaoui l'est aussi autour d'une histoire d'amour harmonieuse et sans surprise ou presque. Car la trame est dramatique enveloppée dans un genre tout aussi différent qu'est le film policier, communément appelé aujourd'hui: le thriller. Et c'est là où l'aventure de Derkaoui commence. Peut-on réaliser dans un pays du Sud, caractérisé par une cinématographie très modeste, un thriller tout aussi efficace, tout aussi haletant, de ce que les pays à grande tradition cinématographique, notamment les Etats-Unis, produisent régulièrement dans les conditions connues de tous? L'affirmation est incertaine hormis quelques cinématographies capables de dégager de temps à autre des œuvres originales et pleines de suspense, fait possible mais rare si l'on a à l'esprit le cinéma espagnol ou italien. Dans le cas des "Griffes du passé", l'on assiste au développement simple et linéaire d'une intrigue commune et maintes fois portée à l'écran. Evoquer ici un scénario originel, serait faire preuve d'abstraction ou de cécité devant l'abondance des œuvres puisées dans le même genre, que le public d'ici et d'ailleurs côtoie régulièrement. En outre, le film contient tous les ingrédients du thriller classique à savoir la présence d'un crime, le développement d'une enquête inaboutie, le dévouement au métier et le sacrifice familial, la proximité insoupçonnée du vrai ou vraie criminelle... Tout cela à été quasiment bien mené par le réalisateur au détriment par contre d'un casting sorti du néant. Si les rôles secondaires sont des visages familiers du petit comme du grand écran (Boukhari, Mahmah, Slimani, Bikr, Zarouali, Sennak,...), les personnages principaux, eux, relèvent de l'inconnu en particulier les deux protagonistes de l'intrigue policière Karim et Bouchra. Décidément c'est devenu une manie chez les cinéastes marocains d'investir sur de nouveaux visages à chaque projet. "Les griffes du passé" fournit les siens. Le problème est dans la durée. Résumé du film Bouchra, belle infirmière toute dévouée à sa profession, sauve par un hasard du destin, la vie de l'officier Karim, qui s'évertue avec sa brigade au démantèlement d'une cellule terroriste. Il tombe follement amoureux d'elle et finit par l'épouser. Le commissaire Trabelsi, collègue de Karim, qui lui enquête avec ses adjoints, sur une série de meurtres commis d'une façon étrange et atroce et qui s'avère être la conséquence d'une vengeance implacable suite à une justice non rendue. Fiche technique Titre en arabe : Gharam oua Ntiqam Origine : Maroc Année : 2015 Durée : 1h 50 Réalisation : Abdelkrim Derkaoui Scénario : Taoufik Benjelloun Image : Ali Benjelloun Son : Taoufik Mekraz Montage : Illias Lakhmas Musique : Louis Mancaux Production : Ciné Scène international (Najib Derkaoui) Fiche artistique Narjis Hallak Ayoub Lyousfi Ahmed Saguia Tarik Boukhari Bouchra Khalid Mouhcine Malizi Abdelhak Zerouali Abdelghani Sennak Aicha Mahmah Zhor Slimani Nouredine Bikr Karim Doniazale Majid Lakroun