L'affaire de cette jeune mariée avait secoué toute la ville de Settat. Les résultats préliminaires de l'analyse médicale, encadrée par le procureur du roi auprès de la Cour d'appel de Settat, avaient révélé que la mort de la jeune mariée Sara, survenue mardi 13 octobre dernier après 7 jours passés au service de réanimation, avait été causée par un empoisonnement. La famille de la défunte avait évacué la jeune femme vers un hôpital de la ville, où elle avait passé 7 jours dans le coma, au service de réanimation, avant de finalement rendre l'âme. Suicide ou meurtre ? Loin donc de classer ce dossier, les services de la police judiciaire de la Wilaya de Settat avaient donc déclenché leurs investigations pour déterminer les raisons du décès de cette jeune mariée à la base des déclarations de quelques membres de famille de la défunte qui prétendirent qu'elle avait subi des violences physiques de la part de son mari et un harcèlement moral de la part de son beau-frère. Une mort donc suspecte qu'il fallait élucider surtout que l'oncle de la défunte n'avait à aucun moment cessé de clamer que la défunte avait fait l'objet de menaces de mort et avait été victime de violences ... De plus, l'oncle de la jeune mariée, âgée de 19, avait affirmé que la famille de la défunte ne savait pas qu'elle était à Settat. Son mari aurait caché ce fait en affirmant qu'ils allaient passer leur nuit de noces dans un hôtel à Marrakech. En réalité, la victime n'avait jamais quitté la ville de Settat et aurait subi des sévices et tortures par le mari et son beau frère qui voulaient l'obliger à dire la «vérité», la vérité qu'ils voulaient, celle du nom de celui qui avait violé sa virginité, malgré la présentation d'un certificat de virginité délivré en bonne et due forme et en leur présence. Ainsi, Persécutée jours et nuits, la jeune femme aurait essayé de se donner la mort, après avoir réussi à prendre la fuite. C'est donc pour tous ces faits que le juge d'instruction de la cour d'Appel de Settat vient de décider la réouverture de ce dossier et par conséquent l'arrestation du mari qui faisait l'objet d'un avis de recherche et également de son beau frère et l'exhumation du corps de la défunte. Le juge d'instruction s'interrogea, selon des sources proches, sur l'absence ou la disparition dans ce dossier d'importants documents dont des certificats médicaux présentés par la famille de la défunte et qui dénotent des lésions et traumatismes au niveau du cerveau , en plus de certificats et analyses médicales délivrés à la famille avant le décès de la victime par le Centre Marocain de la Lutte contre l'Intoxication, analyses qui affirment que Sara n'avait pas consommé de poison, toujours selon des sources familiales. Affaire donc à suivre !!! Ce qui se passa dans la ville de Settat n'est malheureusement pas un cas isolé ! Les cérémonies nuptiales continuent malheureusement d'être un calvaire pour les jeunes mariés tous sexes confondus. En effet, le syndrome de la virginité-chasteté continue de hanter les esprits de certaines de nos contrées. En effet, la virginité, que l'on croit tombée en désuétude suite à une certaine révolution sexuelle du discours, reste encore chez nous et surtout dans les milieux ruraux, bien ancrée comme un facteur de premier ordre avant l'établissement de tout projet de mariage. Physiologiquement parlant et selon la majorité des spécialistes, l'hymen est un vestige embryonnaire qui n'a pas de fonction particulière sauf qu'il obstrue partiellement l'orifice vaginal pour laisser passer l'écoulement menstruel. Il existe de nombreuses variations anatomiques de l'hymen depuis l'imperforation, rare, diagnostiquée à la naissance et nécessitant une incision chirurgicale pour permettre l'écoulement ultérieur des règles, jusqu'à l'hymen pratiquement inexistant ou hymens complaisants en passant par l'hymen cribriforme. Or, malgré toutes ces informations ou vérités scientifiques, une écrasante majorité de marocains, les deux sexes confondus, continue d'estimer que la virginité jusqu'au mariage est une règle à respecter, cet attachement est conforté surtout par l'idée que la membrane intacte est un gage de piété et de chasteté. Par ailleurs, penser que leur femme n'a jamais été possédée par un autre continue de flatter tout simplement l'orgueil mâle. Un petit tour dans les environnements du tribunal de la famille et il vous sera vraiment difficile de comptabiliser le nombre de rupture de mariages pour cause de non virginité de la mariée. De véritables drames au sein des familles et souvent ça dégénère à la bataille rangée et à l'usage de la violence ! Dans tous les cas, certaines jeunes promises aux noces bien avisées se trouvent souvent contraintes de chercher des artifices pour faire croire que l'hymen est resté intact : de la goutte de sang prélevée sur un doigt, jusqu'au foie d'un oiseau dissimulé dans une petite bourse, en passant par la reconstitution de l'hymen ou l'hyménoplastie ainsi que les certificats de virginité complaisamment délivrés par des médecins, l'éventail des subterfuges est vaste. Grâce donc à diverses techniques chirurgicales, on peut facilement reconstruire l'hymen, l'anneau vaginal. C'est la restauration de l'hymen pour éviter des représailles au détriment de la jeune fille et de sa famille. Certes la majorité des fatwas déclarent que l'utilisation d'un hymen artificiel est une tricherie interdite. Selon un prêcheur réputé, l'hymen artificiel peut être licite pour les femmes victimes de viol ou en cas de perte accidentelle de la virginité. Et d'ajouter qu'il n'existe pas d'obligation d'en informer l'époux. "Le mariage est souhaitable dans l'Islam, et tout moyen pour y parvenir est légitime", avait-t-il expliqué un jour à la presse.