Trois mandats ministériels et le Maroc n'a pas encore réussi à sortir du Secrétariat général du Gouvernement un projet de loi contre la violence à l'égard des femmes, bien qu'il ait ratifié depuis longtemps la CEDAW, convention pour l'élimination de toute forme de discrimination à l'égard des femmes, et son protocole facultatif. Violence domestique encore accrue dans notre société à culture masculinisée et aux stéréotypes et clichés négatifs envers les femmes, mariage des mineures en hausse, régression en matière de protection des femmes victimes de violence, hausse de cas d'impunité surtout pour ce qui est du mariage précoce, prise en charge défaillante au niveau des cellules de lutte contre la VEF implantées dans les tribunaux et les hôpitaux faute au manque d'infrastructure spécifique au phénomène et de ressources humaines spécialisées et qualifiées, insuffisance de centres d'hébergement, programmes scolaires à revoir pour une revalorisation de la gent féminine, le constat est alarmant. Tout porte à croire que, malgré les différents efforts pour la « gendérisation » de tous les programmes, les conventions internationales signées et les programmes de travail et de formation financés par les organismes internationaux pour minimiser le travail des mineures ou autres, leurs répercussions n'ont eu, jusqu'à maintenant, qu'une infime apport dans nos sociétés. Le manque de volonté politique, le fédérateur de tout acte, est la base de toutes ces régressions. Aux dires du tissu associatif et des acteurs de Droits de l'Homme, la cause de la femme marocaine a avancé aux deux derniers mandats ministériels et a reculé au cours de ce mandat qui frôle sa fin. Deux pas en avant, un pas en arrière....on verra par la suite... Cette année, le thème de l'ONU n'est autre que l'autonomisation des femmes et son lien avec le développement durable. Dans la Déclaration de Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive d'ONU Femmes à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, le 25 novembre, il est question dorénavant de la mise au point, de manière définitive, d'un plus grand nombre de stratégies et d'interventions permettant de prévenir la violence. A travers, une concertation de toutes les parties concernées : pouvoirs publics ou simples citoyennes et citoyens, contre l'inégalité des rapports de force et des structures qui existent entre les femmes et les hommes. Sachant que125 pays ont promulgué des lois contre le harcèlement sexuel et 119 contre la violence domestique, mais seulement 52 pays disposent d'une législation concernant les viols conjugaux. « La mobilisation des communautés et les interventions de groupes en faveur des femmes comme des hommes, les programmes éducatifs et l'autonomisation des femmes ne sont que quelques-unes des interventions qui ont un impact lorsqu'elles sont associées à d'autres changements légaux, comportementaux et sociaux »... « Je suis persuadée que si nous unissons nos efforts, si les gouvernements, les organisations de la société civile, le système de l'ONU, les entreprises, les écoles et les personnes se mobilisent au sein de nouveaux mouvements de solidarité, nous finirons par créer un monde plus égal, une Planète 50-50, où les femmes et les filles pourront vivre et vivront effectivement à l'abri de la violence ».