Le secteur automobile au Maroc est en passe de devenir une véritable locomotive industrielle à l'export, ont souligné les membres d'une délégation marocaine qui a effectué, mercredi, le déplacement à Turin où elle a expliqué la stratégie du royaume qui ambitionne de produire un million de voiture par an à l'horizon 2020. Initiée par l'Agence Marocaine de développement des Investissements (AMDI) et l'Association italienne de l'industrie automobile (ANFIA), cette rencontre a fourni l'occasion de regrouper des dirigeants de haut niveau du secteur de l'automobile Italien, notamment des équipementiers, et les membres de la délégation marocaine composée notamment de Khalid Qalam, responsable du secteur de l'automobile au sein de l'AMDI, Abdelouahed Rahal, Chef de Division des industries automobile, aéronautique et électronique au Ministère de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie Numérique, Ahmed Bennis, directeur de Tanger Med Automotive et Maha Benali, Directrice des Ventes de MedZ, filiale de la CDG, leader au niveau national en matière d'aménagement et de développement de zones industrielles. Le secteur automobile est l'un des secteurs les plus performants au Maroc avec plus de 200 entreprises, 85.000 emplois et 227.000 voitures produites en 2014 (ce chiffre sera largement dépassé en 2015 avec 470 mille voitures), ont-ils souligné, faisant observer que le royaume est devenu la plus grande plateforme de production automobile dans la région MENA et le deuxième producteur en Afrique après l'Afrique du Sud. Implantation d'écosystèmes efficients Avec le lancement du Plan d'Accélération Industrielle et de la nouvelle approche basée sur l'implantation d'écosystèmes efficients visant l'intégration des chaînes de valeurs, le secteur automobile au Maroc devrait générer un demi-million d'emplois d'ici 2020 et augmenter la part de l'industrie dans le PIB à 23 pc, ont-ils indiqué. Selon les membres de la délégation marocaine, au cours de la dernière décennie, les exportations de l'industrie automobile au royaume ont été multipliées par 30, positionnant le secteur en 2014 comme locomotive de l'exportation avec 3,8 milliards euros. Le gouvernement soutient activement le développement de ce secteur à travers la création de zones franches, la formation technique et les incitations aux investissements, ont-ils fait observer, ajoutant que grâce aux accords de libre-échange signés par le Maroc et aux infrastructures modernes dont dispose le royaume, les industriels opérant dans ce secteur peuvent exporter leurs produits notamment vers les marchés européen et américain, tout en prenant en considération le potentiel d'un marché local en plein expansion et un autre encore plus prometteur : l'Afrique. Les intervenants marocains ont, chacun dans son domaine de compétence, fait le tour des principales questions relatives à l'investissement dans le secteur automobile au Maroc, rappelant une série de mesures incitatives au profit des investisseurs (exonération totale de la taxation dans les 5 premières années d'exploitation, l'abattage total des droits de douane et de la TVA pour les biens et les produits importés, l'accès au Fonds Hassan II et au fonds pour le développement industriel et l'investissement). Environnement socio-économique favorable Après avoir énuméré une série d'"écosystèmes" destinés à être renforcés notamment dans la perspective d'accueillir d'autres constructeurs automobiles internationaux, des membres de la délégation ont fait observer que pour promouvoir et attirer des activités qui font défaut à l'industrie automobile au Maroc, le gouvernement a opté pour des mesures incitatives "importantes" qui peuvent atteindre même jusqu'à 30 pc du montant de l'investissement. Grâce à son marché financier stable, au dynamisme et la multiplicité des débouchés de la production du secteur, à sa proximité des différents marchés dont celui africain, à l'optimisation du coût de sa main-d'œuvre qualifiée et les incitations financières qu'il offre, le Maroc présente pour le secteur de l'automobile un avantage compétitif et un environnement socio-économique favorable au développement des affaires dans ce secteur, ont-ils relevé. Organisée en partenariat avec l'Ambassade du Royaume du Maroc à Rome et le Ministère de l'Industrie, du Commerce, des Investissements et de l'Economie Numérique, la rencontre s'est articulée autour de plusieurs thèmes en l'occurrence la politique industrielle automobile du Maroc, les opportunités d'investissement pour la production et le développement du secteur automobile, l'implantation industrielle de Renault, et les plateformes industrielles automobiles au Maroc. Les grands avantages qu'offre le Maroc Elle a été marquée par les témoignages de Cedric Tournebize, responsable à Renault Maroc, et Pierangelo Decisi, président du groupe italien SIGIT, opérant au Maroc, qui se déclarent "très satisfaits" des performances de leurs groupes respectifs, mettant en relief, en autres, les grands avantages qu'offre le Maroc aux investisseurs ainsi que les potentialités du Royaume dans le secteur de l'automobile. L'usine d'assemblage Renault à Tanger, le plus important en Afrique, a mobilisé plus de 1 milliard d'euro d'investissement et atteindra dans les prochaines années une capacité de production de plus de 400 véhicules par an, a souligné M. Tournebitze selon lequel le développement des activités de Renault a donné naissance à un cercle vertueux attirant un grand nombre de fournisseurs de haut niveau. Dans une allocution de bienvenue, l'ambassadeur du Maroc en Italie, Hassan Abouyoub, a formé notamment le souhait que "l'Italie, forte par ses avancées technologiques de pointe dans le secteur de l'automobile, partage avec le Maroc cette expérience avant-gardiste en matière de développement". "Nous souhaitons explorer aujourd'hui les opportunités d'affaires avec les opérateurs du secteur (automobile) dans cette belle ville de Turin dont personne n'ignore (the pool position) qu'elle occupe en la matière", a-t-il dit. Au terme de cette réunion, les membres de la délégation marocaine ont eu des rencontres B to B avec les industriels italiens de l'ANFIA, l'une des principales associations commerciales au sein de la confédération de l'industrie italienne CONFINDUSTRIA. ANFIA compte, en effet, plus de 240 sociétés membres et assure la mise en réseau entre le secteur automobile et la scène politique et institutionnelle italienne et internationale.