La Mission permanente du Maroc auprès de l'ONU à Genève a organisé, vendredi, un débat sur «l'éducation et la formation aux droits de l'Homme», en marge des travaux du Conseil des droits de l'Homme (CDH). Cette rencontre, initiée en collaboration avec des pays membres de la Plateforme pour l'éducation aux droits de l'Homme, a été marquée par un échange de vues entre diplomates, experts et représentants d'ONG sur les possibilités de promouvoir cette question au sein de l'ONU et au-delà. S'exprimant à cette occasion, l'ambassadeur représentant permanent du Royaume, Mohamed Aujjar, a souligné que l'éducation et la formation aux droits humains jouent un rôle préventif des violations et des abus. "C'est pour cette raison qu'il convient d'orienter nos efforts collectifs pour placer cette question au centre des travaux du Conseil des droits de l'Homme", a-t-il fait observer. Il a rappelé qu'un message fort a été adressé au Conseil à travers la Déclaration conjointe présentée il y a une semaine par les pays de la Plateforme pour l'éducation et la formation aux droits de l'Homme, avec le soutien de 131 Etats du monde. Il s'agit, selon l'ambassadeur, d'une des rares initiatives qui a bénéficié du soutien conjoint de l'Union européenne et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI). Parallèlement à son engagement régional, a-t-il poursuivi, le Maroc a contribué activement à la mise en place de la Plateforme pour l'éducation et la formation aux droits de l'Homme. Les efforts menés dans le cadre cette initiative ont débouché sur la mise en place d'un Groupe de travail chargé de négocier la déclaration sur l'éducation et la formation aux droits de l'homme, adoptée il y a quatre ans, à l'Assemblée générale de l'ONU. M. Aujjar n'a pas manqué d'évoquer les actions menées au niveau national pour transversaliser l'éducation aux droits de l'homme dans les programmes scolaires et universitaires. Incitation à une plus grande participation des citoyens à la prise de décision Au cours de ce débat, l'accent a été mis sur l'impact de la formation aux droits humains dans la prévention des conflits, la promotion d'une paix mondiale pérenne et l'incitation à une plus grande participation des citoyens à la prise de décision. "La déclaration sur l'éducation aux droits de l'Homme représente en soi un progrès non-négligeable qui devrait inspirer l'action des divers programmes et institutions du système onusien", a estimé la Haut-commissaire adjointe aux droits de l'Homme, Flavia Panseri. La responsable internationale a formé le vœu de voir à l'avenir la culture du respect des droits humains faire partie des programmes scolaires "à condition qu'une telle initiative prenne en compte les spécificités de chaque contexte". Le rapporteur spécial de l'ONU sur le droit à l'éducation, Kishore Singh, a de son côté plaidé pour un engagement international ferme en faveur de l'éducation aux droits en vue d'une plus large vulgarisation de cette culture dans le monde. "Dans cette perspective, les Etats sont appelés à développer une assise éducative et juridique solide et des règles de déontologie en la matière", a-t-il fait valoir. Pour l'ambassadeur de Costa Rica auprès de l'ONU, Elayne Whyte Gomez, il est grand temps pour la communauté internationale de se pencher sur l'appropriation et l'institutionnalisation de cette question dont l'importance s'avère capitale dans un monde plus que jamais confronté aux maux de l'intolérance, de l'insécurité et de l'exclusion sociale. Cette réunion-débat, organisée avec l'appui du Groupe de travail des ONG pour l'éducation aux droits de l'homme, a été également consacrée à l'examen d'expériences nationales et de bonnes pratiques développées en la matière. Y ont aussi pris part l'ambassadeur représentant permanent de Thaïlande, un haut fonctionnaire de l'Unesco, des experts internationaux et des représentants d'ONG internationales opérant dans ce domaine.