Le dossier du service sanitaire national obligatoire est ouvert de nouveau, mais cette fois en prenant d'autres dimensions, il s'agit bien du boycott de la rentrée universitaire 2015-2016. Cette décision a été prise suite à l'assemblée générale qui a eu lieu, lundi, 31 août, et qui a été organisée par le bureau des étudiants en médecine de Rabat (BDEM), via la commission nationale des étudiants en médecine au Maroc (CNEMM). Cette assemblée a débattu en premier lieu le dossier du service sanitaire obligatoire, en signalant les efforts fournis par la commission pour pouvoir en parler aux responsables et négocier ces propos, mais sans aucun résultat. Par conséquent, un sit-in a été tenu le premier septembre et devrait se poursuivre jusqu'au 17 septembre. La commission a indiqué dans son communiqué que ce sit-in concerne tous les étudiants, de toutes les promotions, sans exception. Et sur ce, ils vont boycotter les cours théoriques, les travaux pratiques, le concours d'internat, les examens cliniques et les stages hospitaliers, inclut le service des urgences et de réanimation. Le boycott est une décision prise au niveau national, suite à un vote majoritaire, près de 95% des étudiants ont encouragé cette décision et ont été tout à fait d'accord de procéder à une telle dérogation. Personne n'est dans l'obligation de se soumettre à cette décision. « En tant que Conseil des étudiants, notre mission se limite à la persuasion, l'orientation, l'encadrement et non pas l'obligation », précise la commission nationale des étudiants en médecine au Maroc (CNEMM). Le taux de participation au sit-in a dépassé 75 % à Rabat. Cependant, il a été réussi à 100% à Casablanca et Marrakech. En attendant la rentrée universitaire à Fès et Oujda, qui comptent évidemment, procéder de la même manière. Quant aux représentants du Conseil des étudiants en médecine au Maroc (CEMM), ils ont déclaré : "Seuls ceux qui vont venir par conviction, par choix et par sacrifice, sont les bienvenus", en ajoutant : "On va assumer jusqu'au bout, coûte que coûte". Ce boycott prend donc une ampleur nationale et englobe tous les étudiants en médecine au Maroc, ces futurs médecins, inquiets de leur sort, qui ont décidé que c'est le moment d'exprimer leur inquiétude et de dénoncer cette situation alarmante. Leurs demandes et revendications sont assez claires, telles que présentées dans leur dossier revendicatif. Parmi ces réclamations, on distingue quelques points, dont le Conseil estime la satisfaction urgente. Il s'agit de la révision de la réforme portant sur le service civil des étudiants en médecine, au cours de la septième année. Outre la réhabilitation matérielle, les étudiants en médecine revendiquent également une reconnaissance académique, par le biais d'une équivalence du diplôme de médecine avec le doctorat national. Or, le médecin, actuellement, n'est pas considéré comme un docteur au même titre que les lauréats des universités. Son salaire de départ ne dépasse guère 8700 DHS. Un revenu « minable », selon le (CEMM). Il est aussi question d'accroître le nombre des étudiants habilités à passer le concours de l'internat et du résidanat, sur la base d'un quota précisé par le gouvernement, par rapport aux étudiants remplissant les conditions d'accès. Et de préciser, par ailleurs, une date annuelle fixe pour le déroulement du concours. Ils réclament, d'autre part, l'élévation du taux des subventions financières pour le service dans les hôpitaux universitaires pour les étudiants de la troisième, quatrième, cinquième et sixième années. Ainsi que pour ceux de la septième année, en ce qui concerne le service dans les hôpitaux régionaux et provinciaux. Une subvention qui ne dépasse pas, actuellement, les 110 Dhs par mois ! Opter pour une approche participative fait aussi partie des revendications des étudiants, qui veulent voir attribuer au corps médical un rôle consultatif dans la prise de décision, qui veulent d'autre part améliorer les conditions de déroulement de la formation, fournir plus d'équipements et assurer le droit à la sécurité et à la couverture sanitaire. Légitimement, les étudiants en médecine, exerçant en médecine externe, réclament d'être prémunis, par vaccination, contre les maladies contagieuses, qu'ils risquent d'attraper pendant l'exercice de leur devoir quotidien. Enfin, ils appellent à envisager la construction de nouveaux hôpitaux universitaires. La commission nationale des étudiants en médecine au Maroc (CNEMM) avait déclaré à plusieurs occasions, auparavant, leur intention et leur désir intense de discuter le dossier revendicatif avec les parties chargées de la mise en œuvre desdites revendications. Mais les requêtes des représentants des étudiants ont été négligées, selon le communiqué. En ce qui concerne l'association Ibn Sina des étudiants en médecine dentaire, elle a annoncé à son tour, dans un communiqué, son refus du service civil. En déclarant : « Nous sommes des étudiants futurs médecins, et non pas des étudiants meskins ». Dans ce contexte, il y a eu une grève nationale, le 3 septembre, qui a connu la participation de centaines d'étudiants en médecine. Enfin, pour ces étudiants, ce chaos doit prendre fin. Il serait temps de mettre les choses en ordre et que l'opinion publique écoute la voix des étudiants marocains en médecine.