Joli coup de filet que vient de réussir le Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), en collaboration avec le Commissariat général d'information de la police espagnole, avec le démantèlement d'un réseau terroriste composé de 13 membres actifs dans les villes de Nador, El Houceima, Mellilia, Fès, Driouech et Casablanca, ainsi qu'un 14ème membre, arrêté à San Martin de la Vega, dans la banlieue de Madrid. Tout l'intérêt de cette opération réside dans le fait que ce réseau se consacrait au recrutement de candidats-jihadistes pour la Syrie, dans l'objectif, à terme, qu'ils reviennent reproduire l'expérience da'echienne au Maroc et dans les pays de résidence. En mettant fin aux activités des membres de ce réseau, les services de sécurité marocains et espagnols ont porté un coup préventif qui évite au Maroc et à l'Espagne bien des déboires. Un ancien détenu dans le cadre de la loi antiterroriste figure parmi les personnes arrêtées, indique un communiqué du ministère de l'Intérieur, qui précise justement que ces arrestations entrent dans le cadre des opérations préventives dans le domaine de la lutte contre le terrorisme à la lumière de la montée des menaces de "l'Etat islamique". Le démantèlement successif de réseaux terroristes en relation avec la scène syro-irakienne reflète la détermination de l'Etat Islamique à cibler les intérêts du Royaume du Maroc et des autres pays, surtout que l'objectif des opérations de recrutement des combattants marocains et étrangers consiste en la mobilisation pour l'exécution d'opérations d'envergure dans leurs pays d'origine et dans les pays de résidence selon des plans destructeurs établis par l'organisation terroriste. Les investigations ont révélé la détermination des membres de ce réseau terroriste à dupliquer dans le Royaume l'expérience daechienne adoptée par l'organisation de l'Etat Islamique dans le but de créer un climat de terreur parmi les citoyens, souligne le ministère. «Les personnes arrêtées faisaient partie d'un groupe dont la principale activité était le recrutement et l'envoi de combattants vers les régions de Syrie et d'Irak contrôlées par Da'ech», a confirme, de son côté, le ministère de l'intérieur espagnol. Mais elles visaient également à «reproduire au Maroc et en Espagne les massacres perpétrés par les membres de Da'ech, dans l'intention d'établir un climat de psychose et d'instabilité», a-t-il ajouté. Le communiqué du ministère de l'intérieur précise que le succès de l'opération de démantèlement du réseau terroriste, menée en collaboration par les services de sécurité marocains et espagnols, "témoigne de l'importance du partenariat sécuritaire distingué liant les services sécuritaires marocains et leurs homologues espagnols en matière de lutte contre les menaces terroristes, particulièrement celles provenant des foyers de tension". En Espagne, 48 djihadistes présumés ont été arrêtés depuis le début de l'année, a précisé le ministre de l'Intérieur espagnol, lors d'une allocution à la presse. «Tous les pays sont menacés», a-t-il insisté. En 2014, on estimait à 1 500 le nombre de Marocains combattant dans les rangs des différentes factions jihadistes en Syrie. Les mis en cause seront déférés devant la justice aussitôt terminée l'enquête qui se poursuit sous la supervision du parquet général compétent, conclut le communiqué.