Le peuple marocain célèbre, ce dimanche 16 août 2015, le 62ème anniversaire des soulèvements du 16 août à Oujda et du 17 août 1953 à Tafoughalt, deux jalons importants dans la lutte pour la liberté et l'indépendance nationale. Le soulèvement du 16 août 1953, qui a été mené par des nationalistes de l'Oriental, a permis à cette région d'entrer dans l'Histoire par la grande porte grâce à l'héroïsme et aux sacrifices consentis par ses hommes et femmes pour la défense de la souveraineté nationale. L'événement, qui a été minutieusement organisé et qui a connu la participation des différentes couches de la société, se nourrissait de l'attachement indéfectible au glorieux Trône Alaouite et à l'intégrité territoriale, reflétant ainsi la détermination des Marocains à consentir tous les sacrifices pour la liberté et l'Indépendance. La ville d'Oujda a été ainsi au cœur du conflit, déchirée entre l'oppression et le diktat des colonisateurs et la résistance des nationalistes assoiffés de liberté, à leur tête le Père de la Nation feu SM. Mohammed V et son compagnon de lutte feu SM Hassan II. Les populations d'Oujda et ses régions ont voulu, à travers leur action valeureuse, démontrer qu'elles n'allaient jamais baisser les bras face aux manœuvres de l'occupant. A l'occasion de ce glorieux anniversaire, nous avons une pensée particulière pour un homme tout aussi particulier : feu Haj Abderrahmane Hjira, l'un des héros du Mouvement national qui avaient marqué en lettres d'or cette épopée glorieuse. Ayant pressenti le danger qui planait sur le Roi légitime (SM Mohammed V allait être déporté quatre jours plus tard), Abderrahmane Hjira avait défié, avec ses compagnons de lutte, l'appareil répressif de la puissance occupante pour s'engager dans la désobéissance à l'ordre colonial et contre la présence des forces étrangères. Le soulèvement a été minutieusement organisé et plusieurs opérations furent lancées contre l'occupant, dont notamment celles ayant visé les chemins de fer, la centrale électrique et les casernes militaires. Feu Hjira fut condamné à mort par le tribunal militaire colonial et n'a dû son salut qu'au retour de S.M. Mohammed V et à la proclamation de l'indépendance du pays. Considéré par les historiens comme l'une des prémisses de la Révolution du Roi et du Peuple que les Marocains célèbrent le 20 août de chaque année, le soulèvement d'Oujda, gravé en lettres d'or dans les années de la lutte du peuple marocain pour la défense du territoire national, était intervenu dans un contexte de tension ayant précédé l'exil du regretté Souverain et des membres de la Famille Royale.