Avec les six autres leviers de la « Vision stratégique 2015-2030 » de la réforme de l'éducation, dont nous avons publié des extraits du rapport que vient de rendre public le Conseil de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSERS) dans nos éditions de mercredi et vendredi derniers, le levier 10 relatif à la « structuration plus cohérente et plus flexible des composantes et des cycles de l'École marocaine » se situe au centre de cette vision stratégique, de par les actions et mesures hardies et innovantes qu'il préconise de mettre en œuvre afin d'atteindre l'un des objectif essentiels de la réforme, une « école de qualité pour tous ». Le CSERS précise que la structuration rigoureuse des composantes et des cycles de l'École permet de bâtir le cadre institutionnel régissant l'éducation et la formation, notamment à travers une architecture pédagogique avec des référentiels de fonctions et de contenus clairs pour les différents cycles, un modèle pédagogique qui répond aux exigences d'équité, de qualité, de promotion et d'adaptation continue et un système de passerelles entre les cycles et les formations. Dans ce cadre, le Conseil propose une organisation de la structure de l'École marocaine qui tient compte des dispositions de la Charte nationale d'éducation et de formation et qui se décline comme suit : intégrer progressivement le préscolaire dans le cycle de l'enseignement primaire, afin qu'ils forment ensemble, un cycle scolaire cohérent ; lier le cycle collégial au cycle primaire dans le cadre de l'enseignement obligatoire ; instaurer des liens organiques entre l'enseignement scolaire et la formation professionnelle et les intégrer dans le cadre d'une organisation pédagogique cohérente et harmonieuse. Ce processus doit être doté d'une architecture pédagogique performante et des outils de planification et d'orientation. Le Conseil recommande : - L'instauration d'un parcours d'enseignement professionnel à partir du collège ; - Le renforcement de la fonction de spécialisation et de qualification de l'enseignement secondaire, avec l'élargissement de son offre éducative pour rendre possible la diversification des filières du baccalauréat professionnel et la préparation à l'orientation vers la poursuite des études au niveau de l'enseignement supérieur ou des formations professionnelles qualifiantes. Pour ce qui est de l'enseignement supérieur, il sera procédé à la consolidation du système LMD (licence, master, doctorat), avec la création des conditions optimales de sa mise en oeuvre et le renforcement des formations professionnalisantes supérieures (licences professionnelles, masters spécialisés) ; L'instauration effective de passerelles entre l'enseignement traditionnel, d'une part, et l'enseignement scolaire et supérieur et la formation professionnelle, d'autre part. Par ailleurs, il convient de renforcer la coordination entre le département chargé de l'enseignement traditionnel et ceux en charge de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique.