Le chef de l'État tunisien, Béji Caïd Essebsi, a décrété, samedi 3 juillet, l'état d'urgence après l'attentat sanglant qui a tué 38 touristes, le 26 juin, annonce la présidence. L'état d'urgence accorde des pouvoirs d'exception à la police et à l'armée. Il avait été levé en Tunisie, en mars 2014, après avoir été renouvelé à plusieurs reprises, depuis janvier 2011, et la fuite du président Zine El Abidine Ben Ali, dans la foulée du soulèvement qui avait lancé « le Printemps arabe ». Jeudi dernier, la Tunisie avait annoncé l'arrestation de huit personnes en lien direct avec l'attentat revendiqué par le groupe État islamique (EI) qui a tué 38 touristes étrangers, dont 30 Britanniques, la semaine dernière dans un hôtel en bord de mer. Les autorités ont procédé à l'« arrestation de huit éléments en relation directe avec l'exécution de l'opération (attentat), dont une femme », a affirmé le ministre chargé de la Société civile, Kamel Jendoubi, lors de la première conférence de presse consacrée à l'enquête, affirmant que « le réseau qui est derrière cette opération » avait été « découvert ». Perpétré, selon les autorités, par un étudiant de 23 ans identifié comme Seifeddine Rezgui, l'attentat de Port El Kantaoui, près de Sousse, a été revendiqué par l'EI tout comme celui contre le musée du Bardo à Tunis le 18 mars (22 morts : 21 touristes et un policier tunisien). Selon les autorités tunisiennes, Seifeddine Rezgui s'est formé au maniement des armes dans un camp en Libye, pays livré au chaos et séparé de la Tunisie par une frontière poreuse. Il est possible qu'il y ait rencontré les deux auteurs de l'attentat du Bardo, d'après le secrétaire d'État chargé de la Sûreté nationale, Rafik Chelly. L'attaque contre le célèbre musée de Tunis avait profondément choqué la Tunisie, en proie à une progression de la mouvance djihadiste depuis la révolution de 2011 qui a chassé l'ancien président Ben Ali.