L'envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen Ismaïl Ould Cheikh Ahmed a réaffirmé mercredi l'urgence d'une trêve humanitaire dans ce pays qui est "à deux doigts de la famine". L'envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen Ismaïl Ould Cheikh Ahmed a réaffirmé mercredi l'urgence d'une trêve humanitaire dans ce pays qui est "à deux doigts de la famine". S'adressant à la presse après avoir rendu compte au Conseil de sécurité de l'échec des négociations de paix de Genève, il a estimé "impératif pour toutes les parties -- et pour moi toutes sont responsables -- de trouver les moyens d'établir une trêve". Il s'agit d'une "obligation morale", a-t-il souligné en souhaitant que cette trêve humanitaire intervienne "avant la fin du Ramadan", le mois de jeûne musulman qui se termine le 17 juillet. Un cessez-le-feu, a-t-il expliqué, devra s'accompagner d'un retrait des milices chiites des villes qu'elles ont conquises et d'un mécanisme de surveillance pour signaler les violations par l'une ou l'autre partie. Le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric a confirmé de son côté que l'ONU "réfléchissait" à la manière de mettre en place un tel mécanisme. "Nous sommes à deux doigts de la famine" au Yémen, a fait valoir Ismaïl Ould Cheikh Ahmed. "Nous devons trouver le moyen de soulager les souffrances de la population". Il a rappelé que 21 millions de Yéménites avaient besoin d'assistance humanitaire, soit 80% de la population. S'ajoutent à cette crise une épidémie de dengue et des craintes de recrudescence de la polio dans le pays. L'émissaire de l'ONU a confirmé qu'il allait poursuivre des consultations pour tenter de convoquer une nouvelle session de négociations mais sans annoncer de date. Le Yémen, qui importe 90 pour cent de sa nourriture, fait l'objet d'un "blocus maritime" de la part de la coalition arabe menée par l'Arabie saoudite qui combat les miliciens chiites, a dénoncé de son côté un diplomate du Conseil. "Les Saoudiens disent que ce n'est pas un blocus mais une zone maritime controlée", a-t-il ajouté sous couvert d'anonymat. "En l'absence d'une trève humanitaire (..) il faut que ce blocus soit allégé afin que des navires puissent passer" et ravitailler la population. Le même diplomate a jugé "peu encourageantes" les perpectives de reprise des négociations. Une première session de négociations sous l'égide de l'ONU s'étaient achevées le 19 juin à Genève sans accord sur une trêve et depuis les affrontements ont repris de plus belle. Le Yémen est le théâtre d'intenses combats depuis que les rebelles chiites Houthis, soutenus par l'Iran, ont conquis la capitale Sanaa et d'autres régions, poussant à l'exil à Ryad le président Abd Rabbo Mansour Hadi.