Le nouveau patron de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) de l'ONU, le Finlandais Petteri Taalas, a appelé la communauté internationale à investir davantage dans les systèmes d'alerte précoce pour mieux se préparer aux catastrophes naturelles. "Il faut trouver plus de ressources pour améliorer les systèmes d'alerte", a déclaré M. Taalas au lendemain de son élection à la tête de l'OMM à l'occasion du Congrès météorologique mondial. Il a jugé nécessaire de mobiliser plus d'investissements pour améliorer et développer les capacités des services nationaux de météorologie et d'hydrologie, notamment en termes d'enregistrement et d'analyse des données. Le nouveau secrétaire général de l'agence onusienne prône la mobilisation de davantage de ressources auprès des donateurs et d'acteurs principaux comme la Banque mondiale et la Commission européenne, soulignant l'importance de se préparer aux catastrophes naturelles de sorte à pouvoir limiter les "pertes humaines et économiques". "Nous avons été témoins de plus de tempêtes, de vagues de chaleur. Et dans certaines régions du monde, nous avons vu plus d'inondations et de sécheresses", a dit Petteri Taalas. Ces phénomènes étroitement liés aux changements climatiques devraient se poursuivre et même s'accélérer dans les prochaines décennies, a-t-il mis en garde, tout en notant que "beaucoup de pays membres de l'OMM ont un besoin considérable d'investir davantage dans les services d'alerte précoce". C'est pourtant un prérequis pour que les services nationaux de météorologie puissent mieux prévoir l'évolution du climat au fil des saisons dans chaque pays, ce qui facilitera la planification du travail des agriculteurs, a-t-il expliqué. A six mois de la conférence cruciale de Paris sur le climat, les délégués de 191 pays s'étaient retrouvés fin mai à Genève pour tenter d'apporter des réponses au défi des changements climatiques. A ce jour, une quarantaine d'Etats seulement ont fixé leurs engagements pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, considérés pourtant comme une étape obligatoire lors des dernières sessions de négociation. Perturbations du cycle des pluies, hausse des températures et du niveau de la mer, déplacement des espèces, fonte des glaces, les conséquences des changements climatiques furent des prédictions des scientifiques du Groupe intergouvernemental sur le climat (GIEC) devenues des réalités qui affectent tous les continents. Les températures moyennes ont déjà augmenté de 0,85 C depuis 1880 et, selon le scénario le plus pessimiste des scientifiques du GIEC, l'augmentation pourrait atteindre 4,8 C à l'horizon 2100 si les émissions de gaz à effet de serre continuent à leur rythme actuel.