Le Maroc a reçu, dimanche à Rome, la distinction de l'Organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'agriculture (FAO) pour la réalisation du premier Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD-1/ c) consistant à réduire l'extrême pauvreté et la faim et ce, deux ans avant la date prévue (fin 2015). Le Directeur général de la FAO, M. Jose Graziano Da Silva, a remis le prix à M. Mohammed Sadiki, secrétaire général du ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime, lors d'une cérémonie officielle organisée dans la cadre de la 39è session de la Conférence de la FAO, qui se déroule dans la capitale italienne du 6 au 13 courant et à laquelle ont pris part notamment le Président malien Ibrahim Boubacar Keita, des premiers ministres, des vice-premiers ministres, des ambassadeurs et de hauts représentants de pays membres de la FAO. Outre le Maroc, 71 autres pays ont été honorés pour avoir atteint l'objectif numéro 1C parmi les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), à savoir réduire de moitié la proportion d'affamés, et/ou centré la cible "plus rigoureuse" du Sommet mondial de l'Alimentation (SMA) de 1996 consistant à réduire de moitié le nombre d'affamés. Dans une déclaration à la MAP, M. Sadiki a souligné que le Maroc a atteint cet objectif deux ans avant la date prévue, estimant qu'il s'agit d'une performance qui a été primée par la FAO au cours de la 149è Session du Conseil de la FAO en Juin 2014 et saluée par SM le Roi Mohammed VI lors de son discours adressé à la Nation en Juillet 2014. Selon le responsable marocain, cette performance a été possible grâce aux politiques adoptées par le Maroc, qui concourent vers la lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité, notamment le Plan Maroc Vert (PMV), le Plan Halieutis et le Programme Forestier National. "Ces stratégies ont non seulement mobilisé d'importants investissements publics et privés, mais elles ont surtout apporté des appuis considérables aux petits agriculteurs, forestiers et pêcheurs pour améliorer leurs revenus et par conséquent leur niveau de vie et pour mieux gérer leurs ressources naturelles selon la dimension durable", a-t-il fait observer. M. Sadiki a noté qu'en développant une agriculture durable et en faire un moteur du développement socio-économique du monde rural, le Maroc a apporté "la réponse pour combattre l'insécurité alimentaire", ajoutant que le Royaume a fait de la durabilité de l'agriculture et des systèmes alimentaires "plus qu'un désir, un impératif du présent". "Le Maroc a choisi d'appréhender la sécurité alimentaire de manière globale en mettant en place le Plan Maroc Vert, lancé par SM le Roi en 2008, une stratégie transversale de développement de l'agriculture, à travers l'augmentation de la production et de la productivité, la valorisation des produits de l'agriculture et la recherche de marchés, mais aussi en intégrant le développement des revenus des agriculteurs et en les protégeant contre l'aléa climatique à travers des produits d'assurance appelés à se généraliser et à se diversifier", a-t-il dit. Cette cérémonie collective de remise du prix de la FAO a été marquée par l'attribution de cette distinction à 14 nouveaux pays qui viennent ainsi s'ajouter, en 2015, à une liste de pays ayant atteint, déjà en 2013 et 2014, les objectifs internationaux en matière de lutte contre la faim, la malnutrition et la pauvreté avant l'échéance fixée à fin 2015. Ainsi, en juin 2014, le ministre de l'agriculture et de la pêche maritime, M. Aziz Akhannouch avait déjà reçu ce Prix des mains du Directeur général de la FAO, José Graziano Da Silva, lors d'une cérémonie organisée au siège de l'Organisation onusienne pour récompenser le Maroc ainsi que de la Chine et du Chili pour leurs efforts visant à réduire la malnutrition et la pauvreté. M. da Silva avait qualifié, à cette occasion, de "remarquable" la réalisation par le Maroc de ce 1er OMD, mettant en exergue en particulier les efforts du Royaume pour impulser la coopération Sud-Sud. Le Maroc, avait-il dit, pourrait "partager les expériences et expertises du Plan Maroc Vert et du Plan Halieutes avec d'autres pays africains", ce qui présenterait "un intérêt considérable et des opportunités réelles pour les pays qui pourraient ou voudraient s'en inspirer". Au sujet de cette coopération Sud-Sud, largement évoquée lors de cette 39è session de la Conférence de la FAO, M. Sadiki a fait remarquer que les hautes autorités marocaines sont engagées dans la promotion et le développement de la coopération entre pays en développement, relevant que le Maroc a été "très actif" depuis 1998 dans le programme de Coopération Sud-Sud (CSS) en tant que fournisseur d'expertise à d'autres pays. "Les domaines d'expertise portent sur l'agronomie, agroforesterie, apiculture, arboriculture, diversification, génie rural, halieutique, horticulture, intensification de la production végétale, maitrise de l'eau, organisations paysannes, petit élevage, pisciculture et zootechnie", a-t-il expliqué rappelant qu'en avril 2014, le gouvernement marocain et la FAO ont signé un accord général pour appuyer la CSS pour la période 2014-2020 avec l'appui du secteur privé marocain. "A ce jour, quatre accords tripartites ont été signés entre le Maroc, la FAO et la Guinée Conakry, la Guinée Bissau, le Mali et le Swaziland'', a-t-il poursuivi, indiquant que d'autres accords sont en cours de préparation. A ce titre, la première conférence internationale de la Coopération Sud-Sud organisée en partenariat avec la FAO a regroupé une trentaine de Ministres et de chefs de délégation de pays africains à Marrakech en 2014, a-t-il rappelé, ajoutant qu'"en confirmant sa disposition pour la mise en œuvre de la Déclaration de Marrakech adoptée lors de cette conférence, le Maroc exprime sa ferme volonté à partager son expertise avec tous les pays de la région notamment dans le domaine de la sécurité alimentaire". M. Sadiki a, en outre, affirmé que le Maroc demeure convaincu qu'à côté des échanges nord-sud, "nous ne saurons faire face efficacement et durablement à l'insécurité alimentaire sans la promotion d'une coopération sud-sud et d'une coopération triangulaire fructueuse et mutuellement bénéfique grâce aux opportunités d'échanges et de complémentarité que nous avons dans le domaine agricole. C'est d'ailleurs en substance la teneur du discours que SM le Roi Mohammed VI avait adressé en 2008 à la Conférence de la FAO sur la sécurité alimentaire".