La politique d'aide marocaine aux pays africains se précise chaque jour davantage. Dernier fait en date, la signature à Rome, en Italie, le 17 juin 2014, entre le directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), José Graziano da Silva, et le ministre de l'agriculture et de la pêche maritime du Maroc, Aziz Akhannouch, d'un accord pour soutenir la production agricole durable et améliorer la gestion des ressources naturelles en Guinée. C'est simple : ce sont l'expérience marocaine et son savoir-faire agricole qui le placent comme leader régional en matière de rendement et de sécurité alimentaire dans le continent. Dans ce sens, Mamady Condé, ambassadeur, représentant permanent de la République de Guinée auprès de la FAO, résume bien le poids du Maroc dans ce domaine: «Nous voulons apprendre de l'expérience du Maroc et bénéficier de l'expertise de la FAO». La FAO fait donc appel au Maroc pour aider la Guinée à développer ce secteur vital. Rabat offre une assistance technique aux Guinéens dans le cadre d'un accord tripartite de coopération Sud-Sud. C'est ce qui a d'ailleurs motivé cette rencontre très attendue au siège de la FAO entre José Graziano da Silva, Aziz Akhannouch et Mamady Condé. Les axes de cette coopération sont clairs : d'abord travailler sur le développement de l'agriculture irriguée. Ensuite, apporter tout le soutien nécessaire à la chaîne de valeur du secteur de l'horticulture. Enfin, veiller au renforcement des capacités du ministère de l'agriculture de Guinée pour l'aider dans la lutte contre la faim et l'extrême pauvreté que vit ce pays africain ami du Maroc. C'est dans cet esprit qu'il faut comprendre les propos du ministre marocain, Aziz Akhannouch: «Nous croyons que la promotion de la coopération Sud-Sud peut grandement contribuer à réduire les inégalités dans les pays africains. Il ne s'agit pas d'imposer une approche spécifique, mais de partager des connaissances, du savoir-faire et de l'expérience». Un échange de bons procédés qui place déjà le Maroc comme une force motrice pour le développement en Afrique, à travers une vision éclairée et une stratégie de coopération qui profite à tous. «Dans ce cadre, nous poserons les bases d'une nouvelle solidarité entre les pays africains», assure M. Akhannouch. En ce qui concerne le financement de cette opération Sud-Sud dans les domaines de l'agriculture et de la pêche c'est un fonds d'affectation spéciale, créé en avril 2014 qui en sera l'ossature et le bras armé. Pour la FAO et les partenaires africains, faire appel au Maroc n'est pas fortuit. Le Royaume a démontré de belle manière non seulement en Afrique, mais aussi face aux partenaires européens que sa politique agricole est un grand succès. Le Plan Maroc Vert incarne ici l'excellence même. Grande stratégie visionnaire, ce plan unique en son genre est aujourd'hui un exemple pour tout le continent africain. Non seulement, il assure au Maroc une immense visibilité en termes de sécurité alimentaire avec des récoltes de plus en plus fortes et un rendement constant à tous les niveaux (légumes, fruits, bétail…), mais il s'inscrit dans une approche de croissance durable de la production agricole. Ce n'est pas pour rien que le Maroc, avec cette locomotive agricole rationnelle, est bien lancé dans la réalisation du premier Objectif du millénaire pour le développement, qui est celui de lutter contre la faim. D'ailleurs, le Maroc a été récompensé, lundi 16 juin, à Rome par la FAO, pour avoir réalisé le premier Objectif du millénaire pour le développement (OMD), à savoir l'élimination de la faim. Stratégie win-win entre Rabat et la FAO En dehors de ce programme d'aide à la Guinée dans sa lutte contre la faim et le développement de ses ressources agricoles et naturelles, le Maroc et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) travaillent de concert sur d'autres projets dans d'autres domaines clefs. La FAO est en passe de finaliser deux projets qui vont permettre au Maroc d'optimiser ses efforts dans la promotion de la croissance bleue et l'adoption d'un système de modélisation sur les impacts du changement climatique agricoles (MOSAICC). Lors de ces rencontres à Rome entre les responsables de la FAO et le ministre marocain de l'agriculture et la pêche maritime, Aziz Akhannouch, le directeur général de la FAO a remercié le ministre pour son «engagement personnel à renforcer le partenariat entre le Royaume du Maroc et la FAO». En effet, Rabat multiplie les actions fortes en termes de développement durable et de respect de l'environnement. Le Maroc travaille aussi conjointement avec la FAO pour la mise en place d'autres moyens de protéger la nature au Maroc mais aussi les ressources maritimes et les différents écosystèmes qui font la richesse du Royaume. Ce qui fait dire au directeur de la FAO, José Graziano da Silva, qu'il espère que les deux parties continuent «à travailler en étroite collaboration vers nos objectifs communs, au bénéfice de la population du Maroc et des peuples de la région».
Le Maroc, premier de la classe
Dans son rapport, datant de début juin 2014, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a attribué au Maroc la première place dans le monde arabe et en Afrique en matière de pêche de poissons et de fruits de mer. C'est là le fruit d'une politique nationale dans ce domaine, crucial pour l'économie du pays. Des efforts ont été consentis à tous les niveaux pour profiter de manière rationnelle des richesses qu'offrent les deux façades maritimes dont jouit le Maroc, la Méditerranée et l'océan Atlantique. Si le Maroc occupe cette place, grâce à la sardine, une manne naturelle dont regorgent les côtes marocaines, il y a aussi d'autres espèces importantes qui sont exploitées dans le cadre d'une stratégie étudiée pour respecter les quotas tout en laissant la chance aux espèces de se régénérer. Une vision globale, responsable, tournée vers le développement durable, qui fait du Maroc un allié important pour l'Union européenne et les USA lesquels ont salué, par la voix de John Kerry (Voir page 2), secrétaire d'Etat, tout le chemin parcouru par Rabat en termes de préservation des ressources halieutiques.