L'unité syndicale est un choix stratégique qu'ont fait les trois centrales : l'Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM), la Fédération Démocratique du Travail (FDT) et l'Organisation Démocratique du Travail (ODT), afin de faire face à l'arrogance du gouvernement et à son obstination à poursuivre la politique d'austérité ainsi qu'à ses options anti-sociales. A la veille du 1er mai, la tension entre le gouvernement et les syndicats s'est exacerbée après que le dialogue social soit arrivé à l'impasse. Les syndicats affirment, en effet, que le gouvernement n'a fait aucune concession lors des séances du dialogue social et refuse, plutôt, d'exécuter ce qui a été convenu avec le gouvernement précédent, tel le reliquat de l'accord du 26 avril 2011, et de répondre aux revendications sociales, consignées dans le cahier revendicatif des syndicats, depuis son accession au pouvoir. Les trois centrales poursuivent que le gouvernement a pris pour habitude de s'opposer aux partenaires sociaux et de faire sien l'agenda de la Banque Mondiale. Résultat : les appels pour une augmentation des salaires, pour adopter un régime fiscal équitable, réformer les régimes de retraite sans toucher aux acquis des fonctionnaires, pour maintenir les subventions des produits de base tout en tenant compte du pouvoir d'achat des citoyens après l'adoption du système d'indexation des prix des carburants, et autres revendications, n'ont fait qu'aggraver l'arrogance de ce gouvernement qui prend à la légère, selon des syndicalistes de l'UGTM, toutes les étapes ayant permis d'unifier les centrales syndicales et les a amenées à descendre dans la rue à l'occasion de grèves générales et de manifestations nationales et régionales pour protester contre la régression des prestations sociales, l'augmentation du taux de chômage, le gel des salaires, des allocations et de l'embauche, ainsi que contre l'accaparement des réformes des grands dossiers sous la pression de la Banque Mondiale, tels ceux de la compensation et des retraites. Tout cela traduit clairement pour les syndicats que le gouvernement n'a pas la volonté politique requise à même d'améliorer la situation des couches laborieuses. Au contraire, il se cache, plutôt, derrière la crise économique et autres prétextes pour réduire les séances du dialogue social à de simples motifs de propagande médiatique et à des promesses de tenir d'autres séances d' « écoute » sans réelle implication dans des négociations en vue de parvenir à des réalisations effectives au profit des masses laborieuses. Aussi, pour célébrer le1er Mai, fête de la classe laborieuse, et dans le cadre des concertations entre elles, les trois centrales syndicales, en l'occurrence l'UGTM, la FDT et l'ODT, organisent des marches communes sous le thème : « Unité syndicale face à la politique anti-sociale du gouvernement ». Mohamed Kafi Cherrat, Secrétaire Général de l'UGTM, a ainsi appelé les secrétaires des Unions régionales et provinciales, les fédérations et autres syndicats nationaux à former des comités conjoints afin de se préparer pour les manifestations du 1er mai et d'être à la hauteur des défis et attentes de l'étape, sachant que la principale manifestation aura lieu à Casablanca avec la participation des Unions de Mohammédia, Ben Slimane, El Jadida, Settat, Berrechid, Sidi Bennour, tandis que celle de Rabat fédérera les Unions de Salé, Témara, Khémisset, Sidi Slimane et Sidi Kacem. Il appelle l'ensemble des militants à prendre part effectivement à ces manifestations et à ne ménager aucun effort en vue d'en assurer le succès de manière à faire entendre les revendications de la classe laborieuse, que la politique anti-sociale du gouvernement cherche à occulter et à étouffer.