Quand on aime, on ne compte pas ! C'est dans esprit que Aziz Chraïbi, jeune collectionneur et amateur inconditionnel d'art, en particulier la peinture marocaine, a pensé à la création d'un espace d'art à Casablanca (avenue Driss Premier) Cette galerie à été inaugurée par une grande exposions consacrée aux membres de l(Alliance Nationale des Artistes Figuratifs. Dans cet entretien Aziz Chraïbi nous parle d'art marocain, du marché, du faux, de la crise... *Quel est selon vous le portrait d'un galeriste d'aujourd'hui au Maroc? -Tout simplement quelqu'un qui aime l'art et qui veut faire la promotion de l'art. Exposer pour les grands artistes et aussi les jeunes pour les faire connaître, les conseiller et les orienter. C'est faire la promotion des peintre marocains a l'étranger C'est protéger l'artiste, le faire évoluer, et pour cela il faut une bonne coopération et surtout de la confiance *Vous avez inauguré votre espace d'art sur les chapeaux de roue avec une grande exposition consacrée à l'art figuratif. Est-ce un choix délibéré ou juste le début d'un parcours? -Je pense que ça été un cadeau du bon dieu, démarrer avec une telle exposition avec de grands maîtres de l'art figuratif au Maroc (18 peintres) pour ne citer que Jaamati, Marine, Krich, Hassan Boukhari, Alaoui Hassan, M'seffer, Falaki ( je m'excuse pour les autres). En effet, j'ai été contacté par l'Alliance Nationale des Artistes Figuratifs après leur première exposition à Rabat à Bab Rouah qui m'ont sollicité pour une exposition à Casablanca et, bien sûr, je ne pouvais qu'accepter. Ceci dit, la galerie est ouverte à tous les artistes et à toute sorte de peinture qu'elle soit figurative ou abstraite, et même à des activités culturelles en rapport avec l'art. *Investir dans une galerie d'art n'est-ce pas un peu aventureux, alors que tous les acteurs du secteur plastique ne cessent de nous parler de «crise»? -Là, je cite le proverbe qui dit : " quand on aime, on ne compte pas ". C'est vrai qu.il y a une crise, mais je pense qu'elle est passagère. Peut-être qu'elle aura comme avantage de redéfinir la cote des peintres. *Le phénomène du faux frappe de plein fouet la peinture marocaine. Qu'en pensez-vous et quels so,t les remèdes à ce fléau qui, pourtant, ne date pas d'aujourd'hui? -C'est vrai, depuis une dizaine d'années, le marché de l'art au Maroc est frappé par des faussaires professionnels et bien organisés. Il faut un bon dispositif juridique pour y faire face. Il faut qu'il y ait plus d'experts assermentés qui attribuent les certificats d'authenticité et surtout les sensibiliser et les responsabiliser. Pourquoi ne pas mettre en place une police de l'art. Il faut une traçabilité des œuvres Il faut certifier les œuvres par les artistes ou leur famille. Il faut que les galeries marocaines coopèrent et travaillent avec des galeries étrangères pour accéder à plus de crédibilité. Il ne faut pas oublier que le marché du faux peut se répercuter sur l'acquisition par des collectionneurs internationaux d'œuvres des peintres marocains, et cela ne rendrait pas service à l'art marocain en général