Temps beau. Terrain en excellent état. Spectateurs :15.000. Prix des billets :100 dh et 50 dh. Arbitrage correct de Kassama Bakri de la Gambie. Bien assisté par Dichouri Gambou et Souleimane Sissay. Délégué du match : Bakari Camara de la Guinée. But : Iajour à la 90ème minute. Les formations : Ahly du Caire :Ikrami-Samir-Chérif-Assaid-Bassim-Gani-Achour-Trizih-Hussein-Hani-Zakaria.`Moghreb Athlétic de Tétouan : Yousfi-Aberhoune-Mrabet-Bouchta-Maimouni-Jahouh-Khadrouf-Hardoumi-Ouldhaj-Iajour. Entraîneur visiteur : Juan Carlos Garrido. Entraîneur local : Sergio Lobera. Tout le Nord a revêtu sa plus belle parure pour accueillir l'équipe la plus historique d'Egypte Al Ahly El Misri. Des drapeaux nationaux des deux pays pavoisaient les artères de la ville : « Vive le Maroc ! Vive l'Egypte ». La ville de la Colombe Blanche était en fête. Les Tétouanais jouaient pour la première fois de leur Histoire les huitièmes de finale d'une compétition aussi importante que la coupe d'Afrique des champions des clubs. Depuis vendredi soir, tous les billets étaient vendus. Le match devait se dérouler à guichets fermés. Heureusement, il y avait le « marché noir » pour satisfaire la demande des gens qui venaient de l'extérieur aux toutes dernières minutes. Pour donner plus d'éclat à l'événement, l'ambassadeur d'Egypte était présent au stade pour encourager les « Ahlaouis ». Le Saniat Rmel était un véritable bijou coloré, lumineux et plein de panneaux publicitaires qui ornaient les alentours de l'aire du jeu. Des journalistes étaient venus de partout. On retrouvait des collègues du Caire, d'Alexandrie, de Paris, de Madrid et de plusieurs pays d'Afrique. On parlait dans la tribune de presse une multitude de langues. Tétouan était ce jour une ville cosmopolite. Le journaliste et célèbre reporter de la télévision Canal Nil, Tarek Radwane, nous disait : « L'ambiance est extraordinaire. C'est une grande fête footballistique». A vrai dire, tout rappelait la compétition Champion's League d'Europe avec les Bayern, Barcelone, Chelsea, Real Madrid. A l'entrée des joueurs sur le gazon, plus de dix mille portables étaient allumés : ce qui donnait le spectacle des petites torches pour saluer les équipes. On avait l'impression qu'il y avait plus d'expérience dans le camp égyptien que dans le camp marocain. Deux écoles espagnoles étaient face à face. Juan Carlos Garrido qui était à Villareal à la Liga, dirigeait Ahly. Sergio Lobera qui était à Barcelone occupait le banc de touche des locaux. Comme il a été signalé dans la conférence de presse d'après-match, les bonnes phases du jeu du football espagnol étaient absentes sur l'aire du jeu car les deux directeurs techniques optaient pour une rencontre tactique plutôt que technique. La méfiance caractérisait toutes les opérations. D'un côté comme de l'autre, il était « interdit » d'encaisser le moindre but pour se qualifier. On reportait la qualification pour le match retour qui se déroulera au Caire à huis clos, ce qui sera un atout pour les coéquipiers du capitaine Aberhoune. Seuls, les dirigeants et les journalistes pourraient être présents au stade cairote. Le choc MAT-Al Ahly a un peu déçu les amateurs du bon football car il y avait très peu de tirs au but. En dépit de la surveillance sévère des défenseurs qui ne laissaient rien passer avec un marquage individuel qui gâchait un peu le spectacle, le jeu était le plus souvent ouvert mais dans les contre-attaques. Selon le staff technique des deux formations, c'est ainsi que l'on jouait une compétition de coupe. Le buteur Iajour voulait mais ne pouvait pas avec une position de solitaire en pointe. Il n'avait pas de soutien et le plus souvent il était annulé par deux ou trois défenseurs. Avec la lecture du match, le danger venait de Zakaria d'Al Ahly et de Iajour du MAT : Il fallait à tout prix les neutraliser. Chose dite, chose faite : Zakaria et Iajour perdaient tous les ballons. En plus, les défenses étaient intraitables. Aberhoune et Fall étaient partout. Samir et Chérif en faisaient de même avec les attaquants. Le goal égyptien Ikrami a émerveillé le public surtout par sa grande taille de basketteur. Il arrêtait toutes les balles aériennes sans difficultés. On jouait le 0-0 et on visait la rencontre retour pour un quitte ou double. Les spectateurs qui voulaient des buts tombaient dans l'ennui et des protestations se faisaient entendre. Des occasions de marquer, il y en avait mais sur des erreurs des défenseurs. Il a fallu attendre une action sur balle arrêtée pour assister au but libérateur qui pourrait être décisif dans le compte final. Un coup franc sifflé à la 90ème minute sur la ligne de la surface de réparation et Iajour trompait la vigilance de l'excellent keeper Ikrami qui ne pouvait rien faire malgré sa belle détente. Le 1-0 donnait la joie aux 15000 spectateurs. Tétouan, Stade Saniat Rmel