Image d›Epinal que celle offerte avant-hier par les coéquipiers de Houcine Kharja, le capitaine courageux revenu aux affaires après deux années sabbatiques. Les poulains de Badou Zaki se sont baladés comme jamais. Il fallait se pincer pour voir qu›on tenait ce soir là tête à un «ogre». Même les arabesques et les petits ponts de l›époque de Bassir et de Bahja et qu'ont avait oublié depuis, sont revenus de plus belle. Le onze national est devenu, comme par enchantement, plus conquérant au point de faire croire à certains commentateurs zélés que, du moment qu›on a tenu tête à l›une des grosses cylindrées de la planète foot, rien ne pouvait nous arriver désormais, et que les Ivoiriens, les Ghanéens et les Algériens réunis n›ont qu›à bien se tenir. Foutaise tout cela chers amis ! Le match agréable et plaisant auquel on a assisté doit être analysé à sa juste valeur et ne doit pas constituer un leurre. Dans les faits, l'adversaire invité à nous pousser jusqu'à nos derniers retranchements n'a même pas été foutu, à part le penalty inquiéter un portier des plus néophytes. L'Uruguay payé par un gros chèque à faire sonner et trébucher le Brésil himself, n'a fourni qu'un match de gala avec un smoking parfumé de frais. La question est : Les coéquipiers de Cavani sont-ils venus au Maroc pour remplir leur contrat, celle de servir de sparring-partner ou bien pour le couscous et les cornes de gazelle aux amandes douces d'Aghbalou? Le seul maillot qu'ils ont dû mouiller, est certainement celui de leurs maillots de bain, lorsqu'ils se prélassaient à bord des piscines, sous le doux et mielleux soleil d'Agadir. Quels sont les renseignements tirés de ce match tout ce qu'il y a d'amical ? Il n'y a que zaki qui peut répondre à cette question. Les matches amicaux contre la France, la Belgique, l'Argentine et le Brésil de par le passé et durant lesquels les nôtres avaient étalé tout leur savoir-faire, nous ont toujours bernés. Et paf ! il suffit d'un match contre une république bananière ou cocotière pour qu'on retombe dans nos travers et renouer avec nos incertitudes... Il y a encore un match amical à négocier d'ici deux mois, la raison et la logique veulent qu'on lorgne vers une équipe africaine, de celles qui nous causent des tracas et des avatars et qui vont au charbon. D'ailleurs, de ce match Maroc-Uruguay, le seul qui nous a donné réellement du fil à retordre c'est l'arbitre sénégalais. Comme quoi, on n'est pas encore sortis de l'auberge africaine et quel que soit l'événement, on trouve toujours un malin plaisir à tirer le diable africain par la queue. Rien que pour ça, ce match n'a pas été finalement inutile.