L'Organisation de la Jeunesse Istiqlalienne (OIJ) a organisé, le 26 mars dernier, en marge du Forum social mondial (FSM) qui se tenait alors à Tunis, une table ronde de la Jeunesse Istiqlalienne axée sur « La dynamique démocratique, 4 ans après : la démocratie est la solution de l'ensemble des problèmes des pays de la région » vu que la démocratie ne peut être imposée par les navires de guerre ou les chars. Introduisant cette manifestation, Omar Abbassi, S/G de l'OIJ, a réaffirmé le soutien absolu et inconditionnel de son organisation au peuple tunisien face au terrorisme qui venait de frapper le musée du Bardo pour, ensuite, souligner que les mutations que connaît la région arabe actuellement figuraient en bonne place dans les thèses du 12ème congrès de l'OIJ, convaincue qu'elle est que la démocratie est le destin inéluctable de ces pays et de leurs peuples et que les jeunes ont un rôle fondamental dans ce processus, avant de déplorer que ce qu'on appelle le « printemps arabe » n'aie pas tenu toutes les promesses fondées sur lui, donnant lieu plutôt à des guerres civiles, à l'anarchie et à la déliquescence de certains Etats de la région. M. Mustapha Kadara, S/G de l'Union des jeunesses arabes, a pour sa part affirmé que l'OIJ est devenue une véritable couveuse des grands débats d'idées au niveau de la région arabe, comme en témoignent le thème et la tenue même de cette table ronde, alors que Melle Rokayya Achmal, membre du Bureau exécutif de l'OIJ et présidente de l'organisation « Filles de la renaissance », a indiqué que l'idée de cette manifestation tient au fait que d'aucuns estiment que le « printemps arabe » est dû au déficit démocratique que connaît le région et que l'objectif premier de cette table ronde est donc de susciter un débat global abordant tous les problèmes politiques, économiques, sociaux, culturels... Hadya Belhaj, militante féministe tunisienne estime, de son côté, que sitôt l'ancien régime déchu, on a commencé à subodorer des tentatives de récupération de la révolution, tentatives qui ont commencé à se manifester ouvertement avec l'apparition de courants extrémistes dès février 2014, précisant que les femmes tunisiennes sont les premières à avoir appréhendé ce danger et à avoir mis en garde contre le radicalisme religieux et la marginalisation. Othmane Lakbir, enseignant à l'université Hassan II de Casablanca, s'est attardé sur l'an 2011 pour analyser les données économiques et politiques qui ont marqué l'Afrique du Nord et le Moyen Orient et précipité ainsi les événements connus depuis sous le nom de « printemps arabe » et qu'on a vite fait de ramener à des considérations exclusivement politiques alors que d'autres problèmes d'ordre économique et social sont aussi à l'origine de ce ras-le bol quasi général ... Mohamed Z'hari, président de la Ligue Marocaine de Défense des Droits de l'Homme et membre de la Coordination maghrébine des Droits de l'Homme, a indiqué que la Constitution marocaine de juillet 2011 est considérée par nombre d'associations et d'acteurs humanitaires, depuis celle de 1962, à avoir clairement consacré certains droits et libertés fondamentaux allant même jusqu'à reconnaître ces droits et libertés dans son 2ème chapitre, soit juste après les dispositions générales, alors que les précédentes lois fondamentales réservaient invariablement ce chapitre à la monarchie et l'institution royale, avant de déplorer cependant le retour à certaines pratiques d'avant le 20 février tels les interdictions de manifestations, les poursuites et l'emprisonnement de militants humanitaires ou autres, etc. L'universitaire et chercheur en communication a rappelé enfin que l'origine du mouvement de 2011 en Tunisie remonte, en fait, à 2007 à la faveur du mouvement social et syndical, que l'on peut faire le même constat pour l'Egypte, par exemple, qui a vu naître les premiers signes de mécontentement social dès 2006... et qu'en réalité, ce sont les médias traditionnels qui n'ont pas vu venir et entretenu la confusion et ont carrément ignoré la réalité donnant, par la même occasion, naissance à une presse alternative de proximité et à de nouveaux moyens d'information et d'échange tels les journaux électroniques, les réseaux sociaux...