L'artiste français Christian Bourlès expose ses récentes œuvres à la galerie Freedom Lafnar de Larache en compagnie de l'artiste espagnol José Arcos , et ce du 3 au 23 avril courant Artiste plasticien et musicien de grand talent, Christian Bourlès est un poète de la matière à l'instar de plusieurs artistes néoréalistes. Ses œuvres récentes (tableaux- sculptures) cultivent son image d'un artiste plasticien hypersensible, d'un installateur, et surtout d'un sculpteur créateur qui a su récupérer et revivre les matières utilitaires. Auteur d'une série d'œuvres insolites, Christian Bourlès a pu développer tout un langage visuel autonome en utilisant des matériaux de récupération et des objets doués d'une grande valeur en termes de plasticité et de richesse immatérielle : « Le but ultime est de découvrir l'identité cachée des matériaux récupérées de façon aléatoire », confie l'artiste. En revisitant l'esprit des recyclages, Christian Bourlès présente ses œuvres expressives qui exploitent les possibilités de tous les matériaux, tout en travaillant sur la rigidité, la durabilité, la vie intérieure, la spiritualité, le quotidien, la banalité et l'effervescence poétique, et l'extravagance. Avec des œuvres hybrides et expressionnistes, Christian Bourlès a crée « des objets à fonctionnement symbolique » sous forme d'une série d'unité visuelles enchantant le regard avisé du récepteur à travers des réalisations conscientes qui dégagent des valeurs nobles en l'occurrence l'onirisme, la paix, la tolérance et la coexistence. Il crée aux grés de ses inspirations avec tout ce qui me tombe sous la main, en donnant donne forme à la matière pour mettre en valeur sa beauté latente. La récupération pour lui est un acte plastique qui fait appel à l'imagination et aux rêveries. Christian Bourlès mérite d'être catalogué parmi les nouveaux-réalistes qui ont fait des choses recyclées leurs couleurs : un esprit artistique forgé par la fascination qu'il a toujours eue pour les œuvres de grands matiéristes. Il est une figure de témoin de son époque qui investit l'espace populaire et regarde le réel comme une déformation constante. Il se fait archéologue qui repense les objets fétiches de notre vie courante. C'est un « para-artiste » qui se démarque tout à fait de la pratique conventionnelle. Ses premières accumulations, où l'objet atteint sa « masse » critique, relèvent pour cet artiste de la problématique de la dualité « temps-espace » qui allie le geste des expressionnistes à l'accumulation du matériel : « l'idée de l'impermanence doit rester le fil conducteur », précise Christian Bourlès.