Le Likoud de Benjamin Netanyahu a nettement devancé lors des élections législatives de mardi en Israël sa rivale de centre-gauche de l'Union sioniste, que les derniers sondages donnaient favorite, montrent les résultats officiels presque définitifs communiqués mercredi matin par la commission électorale. Selon ces résultats, portant sur 99,5% des bulletins de vote et qualifiés par la presse israélienne de "grande victoire" pour Benjamin Netanyahu, le Likoud obtient 30 sièges contre 24 à l'Union sioniste sur les 120 que compte la Knesset, un écart supérieur aux premières projections qui ne laisse guère planer de doute sur le nom du futur Premier ministre. Benjamin Netanyahu, dont le quatrième mandat semblait bien compromis à la veille du scrutin, a revendiqué la victoire dès la publication des premiers sondages à la sortie des urnes, tandis que le dirigeant travailliste Isaac Herzog, crédité par les derniers sondages de quatre sièges d'avance, tentait de faire bonne figure en assurant que "tout reste ouvert". "Contre toute attente : une grande victoire pour le Likoud, une grande victoire pour le camp national emmené par le Likoud, une grande victoire pour le peuple d'Israël", a réagi le Premier ministre sur son compte Twitter peu après la fermeture des bureaux de vote. Devant ses partisans en liesse, le Premier ministre sortant a ensuite annoncé avoir déjà entamé des discussions avec les dirigeants des partis d'extrême droite et des formations religieuses, qu'il a invités à rejoindre "sans délai" une nouvelle coalition gouvernementale. "C'est un magicien, c'est un magicien", a rugi la foule. Benjamin Netanyahu, qui a siphonné une partie des voix de ses alliés traditionnels à la faveur d'une droitisation de son discours dans les derniers jours de campagne, où il a notamment pris l'engagement ferme de s'opposer à la création d'un État palestinien, devra aussi s'appuyer sur le centre pour gouverner. L'attitude du parti centriste Kulanu, crédité d'une dizaine de sièges, sera de ce point de vue déterminante. Son chef de file, Moshe Kahlon, dissident du Likoud, est très courtisé par le Premier ministre qui lui a promis dimanche le ministère des Finances. L'extrême droite a de son côté déjà saisi la main tendue par le dirigeant du Likoud. Naftali Bennett, chef du Foyer juif, un parti ultranationaliste, a annoncé lui avoir parlé au téléphone et avoir accepté d'entamer des discussions "accélérées" en vue de former une coalition. "Le camp nationaliste a gagné", a déclaré ce partisan d'une annexion de certains territoires de la Cisjordanie occupée, dont le parti aurait néanmoins perdu quatre de ses 12 sièges à la Knesset, sans doute au profit du Likoud. L'autre vainqueur du scrutin est la liste commune formée par les partis arabes, arrivée à la troisième place pour la première fois dans l'histoire d'Israël. Benjamin Netanyahu, qui s'est engagé pendant la campagne à poursuivre le développement des colonies juives de Cisjordanie, avait d'ailleurs agité au début du scrutin la menace d'une vaste mobilisation des Arabes Israéliens, qui représentent 20% de la population. "Le gouvernement de droite est en danger. Les électeurs arabes vont voter en masse. Les ONG de gauche les amènent en car", a-t-il écrit sur sa page Facebook, ce qui lui a valu une vive réaction de la part des Etats-Unis. "Nous sommes toujours inquiets (...) face à des propos susceptibles de marginaliser certaines communautés", a commenté Jen Psaki, porte-parole du département d'Etat, laissant pressentir la poursuite de relations tendues entre Israël et les Etats-Unis jusqu'à la fin du mandat de Barack Obama. Le taux de participation a atteint près de 72%, soit près de cinq points de plus que lors du précédent scrutin, en 2013.