Gnaouas » est le titre du dernier roman de l'écrivain marocain Saïd Laqabi paru fin février 2015 chez l'éditeur parisien l'Harmattan indique ce dernier sur son site officiel. Ce roman, écrit sur plusieurs années, vient à point nommé puisqu'il constitue un des rares textes de fiction ( arabe et français confondues) à tourner les yeux vers notre Deep South notre Sud profand ; c' est un voyage dans/vers la composante africaine de notre culture marocaine via des faits historiques tels la Musique de transe des anciens esclaves en l'occurrence Gnaouas, la Garde noire les « Bakher », alias « Abid Al Boukhari « etc. Saïd LAQABI , docteur es lettres françaises de Paris Nord avec une thèse sur » l'Ironie contestataire dans la littérature maghrébine d'expression française » aspect largement exploité dans son 1er roman » Journal intime d'un Figurant » paru en 2003chez le même éditeur, enfile une blouse à la fois historique et mystique, fortement documentée sur l'histoire du Maroc vis-à-vis de Bled Soudane et sa Capitale Tombouctou ainsi que de la Sublime Porte ottomane... Le roman est porté par un personnage dynamique qui transformera sa captivité par des négriers en gloire transcendant les clivages hic et nunc des races.... On lira avec plaisir comment les Juifs célébraient leur lilla Sabbatique, d'où vient la terminologie soldatesque des mêmes lillas telle Mhalla... ? Originaire de Safi, cité océane, Saïd LAQABI défend, corps et âme une théorie prônant que cette aire culturelle allant d'El Jadida jusqu'à Essaouira constituerait un little Morocco culturel voyant cohabiter et s'interpénétrer dans une aire arabo-musulmane, des composantes, amazighes, andalouses, européennes, africaines et sépharades ... « Notre escouade, composée d'une trentaine de jeunes soldats commandée par le brigadier-chef Saadane al Foulani, fut affectée à Marrakech, la ville ocre. Nous reçûmes, bien entendu, des flots incessants de félicitations envieuses des autres, surtout ceux qui étaient envoyés vers des zones de fortes turbulences aux contreforts des monts Atlas ou encore dans le Rif au nord. Marrakech était, certes, une sorte de belle et délicieuse récompense , une villégiature grâce à la présence d'un grand nombre d'ex-esclaves émancipés, qui étaient propriétaires de commerces parfois aussi prospères que ceux tenuspar des Musulmans blancs, voire par des Hébraïques (P.58) »