Depuis le 3 courant et jusqu'au 3 juin 2015, la capitale du Royaume, Rabat, vit au rythme de l'exposition itinérante « Le Maroc médiéval : un empire de l'Afrique à l'Espagne ». Organisée par la Fondation Nationale des Musées en partenariat avec le musée du Louvre de Paris, cette exposition, dont l'inauguration a été faite par Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid, renseigne sur bien des réalités profondes. D'abord et conformément à la vision éclairée de SM le Roi Mohammed VI, notre pays a réussi le challenge de faire de la culture un véritable levier de développement, un vecteur pour le rapprochement des peuples et des civilisations et un outil de promotion des valeurs de tolérance, d'ouverture, d'échange et de partage. Bien des valeurs universalisantes qui sous-tendent aujourd'hui le champ culturel de notre pays et qui en font un acteur majeur parmi les pays du monde pour lesquels la grandeur signifie la grandeur de la culture. Réalité ensuite, qui fait que la culture offre un repère vital et un investissement d'avenir. Par conséquent, dans cette démarche du renouveau et de l'innovation toujours vivace, l'engagement de notre pays, conformément aux hautes orientations de notre Souverain, est d'insuffler toute la dynamique requise à la culture, en faire un facteur de développement, un facteur décisif dans la mesure où l'acquisition des connaissances et du savoir, dans n'importe quel domaine, suppose l'éclosion d'une mentalité de progrès et la conquête d'un outillage intellectuel, culturel et scientifique dont une nation ne peut se doter si elle ne s'est donné un programme et des instruments éducationnels et culturels en rapport avec les impératifs du siècle. En d'autres termes, l'enseignement à tirer découle également du fait que l'investissement dans la promotion culturelle, c'est aussi aux fins de relever les niveaux de conscience des générations actuelles à l'égard de la culture - ce patrimoine créateur de richesses tangibles et de valeurs-, de prémunir les générations futures de tous les facteurs de vulnérabilité en les dotant d'outils appropriés qui leur permettent d'être en mesure de s'assurer de la capacité qu'elles ont à revisiter, enrichir et valoriser le patrimoine culturel et, à la fois, donner de lui une image qui relie le passé à l'avenir et l'insérer dans le vaste champ des richesses immatérielles dont la contribution au développement des nations est décisive dans le contexte où nous vivons aujourd'hui. N'oublions pas, d'ailleurs, que la culture donne des repères : elles est l'alliance rare entre l'immatériel et le matériel, la fécondation de la matière par l'esprit. L'intérêt que notre pays accorde aujourd'hui à la culture comme levier de développement et libérateur des énergies et des synergies créatrices, outre qu'il le conforte dans son positionnement de pays de tolérance animé de la volonté inébranlable d'opérer une heureuse synthèse entre les affluents de l'identité nationale et l'attachement aux valeurs universelles, lui permet d'élargir le champ des possibles. Des possibles bien réels et à la portée car la culture est une promesse de richesses, un facteur d'assurance. D'ailleurs, nombre de penseurs, historiens et philosophes s'accordent à reconnaître que plus notre futur nous apparaît difficile, plus il est important de puiser une certaine assurance dans la permanence de notre patrimoine culturel. Il suffit donc de voir cet engouement sans pareil créé autour de toutes les facettes du bouillonnement artistique du Maroc d'aujourd'hui, véritables joyaux du passé glorieux du Royaume du Maroc constitués de quelque 220 objets, symboles forts de l'ancrage du Maroc, de ses richesses et de son rayonnement. Aujourd'hui, les grandes nations du Monde reconnaissent que le Maroc, de par sa tradition ancestrale de facilitation du dialogue interreligieux et sa pratique d'un Islam ouvert et tolérant, s'est constamment attaché à se rapprocher de l'autre avec une sagesse alliant foi et raison. La dynamique insufflée à la culture, au patrimoine et à la création, à la multiplication des espaces de dialogue fécond et décloisonné,... sont entre autres défis que se fixe cette exposition sur le Maroc médiéval. Un enseignement d'une forte charge historique et civilisationnelle profondément outillée au cœur de toutes les sensibilités qui veillent sur le succès de cette rencontre grandiose, je citerai notamment le président de la Fondation Nationale des Musées, la Commissaire des deux expositions sur le Maroc médiéval - celle du Louvre et celle de Rabat – ainsi que l'ensemble des acteurs et intervenants. Qu'ils trouvent tous ici un hommage appuyé pour l'implication, l'engagement et la mobilisation pour porter ce projet sociétal d'envergure tel que préconisé par Sa Majesté dont l'audition affirmée, à travers sa vision éclairée, ses initiatives et sa stratégie, est de donner les outils les meilleurs pour que tout un chacun puisse maîtriser son destin et s'épanouir dans les conditions et un environnement d'une vie digne. Bien une dimension féconde à dimension internationale dont le partenariat entre le Musée Mohammed VI pour l'art moderne et contemporain et le Musée du Louvre consolide profondément l'assise et les missions de vecteur pour le rapprochement des peuples, de dialogue des civilisations et de brassage culturel.