Les groupes de l'Opposition à la Chambre des Représentants se sont retirés, lundi, de la réunion de la Commission de l'Intérieur, des collectivités territoriales, de l'habitat et de la politique de la ville, en guise de protestation contre «leur non implication dans l'élaboration des lois organiques relatives aux élections». Les présidents des groupes de l'Opposition, le Parti de l'Istiqlal (PI), le Parti Authenticité et Modernité (PAM), l'Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) et l'Union Constitutionnelle (UC), ont expliqué, lors d'une conférence de presse après ce retrait, que cette décision intervient pour «protester contre leur non implication par le gouvernement dans l'élaboration des lois organiques relatives aux élections». A travers cette décision, ils souhaitent également exprimer «leur refus que la tenue du scrutin ait lieu un vendredi'', ce qui pourrait signifier ‘'une exploitation de la dimension religieuse pour inciter les électeurs à donner leurs voix à une partie précise''. Les groupes de l'opposition ont également versé leurs critiques sur la commission chargée des élections qui ‘'n'est régie par aucun texte organique encadrant son action, ce qui est de nature à remettre en question la transparence de l'opération électorale'', déplorant que «le gouvernement n'a pas lancé une véritable concertation avec l'opposition pour la préparation des élections». Et d'ajouter que si le gouvernement veut réellement faire des prochaines échéances un rendez-vous électoral'' décisif, intègre et transparent'', il devrait veiller à impliquer l'Opposition dans le processus d'élaboration des lois organiques relatives aux élections. D. Lachgar : Ne pas de prendre part à des élections téléguidées La Commission de l'Intérieur, des collectivités territoriales, de l'habitat et de la politique de la ville à la 1ère Chambre a connu, lundi dernier, un nouvel épisode dans les tiraillements que connaît le champ politique national à la faveur des interventions des représentants des principaux partis de l'opposition que sont Driss Lachgar, premier secrétaire de l'USFP et président de son groupe parlementaire qui a, notamment, affirmé au nom desdits partis de l'opposition que le Maroc qui célèbre, ces jours-ci, le 4ème anniversaire du discours royal du 9 mars ne saurait accepter des élections téléguidées des préparatifs desquelles l'opposition serait exclue tout en se demandant sur quelle base juridique et légale s'est-on fondé pour mettre en place la commission centrale chargée de superviser les prochaines échéances électorales et en s'étonnant du choix du vendredi pour la tenue du scrutin. N. Modiane : Les partis de l'opposition sont prêts pour les élections dès aujourd'hui Pour M. Noureddine Modiane, président du groupe istiqlalien « Pour l'Unité et l'Egalitarisme», les groupes de l'opposition ne tolèreront pas que la Chambre des Représentants se transforme en simple chambre d'enregistrement, ni que l'opposition se mue en jouet entre les mains du gouvernement. Et d'affirmer que la raison du retrait de la Commission de l'Intérieur, des collectivités territoriales, de l'habitat et de la politique de la ville s'impose vu la confiscation par le gouvernement des droits de l'opposition et de son refus d'opter pour une approche participative et inclusive telle que préconisée par la Constitution. Modiane n'a pas omis de souligner que les partis de l'opposition sont prêts pour les élections aujourd'hui plutôt que demain, contrairement à ce que prétendent l'Exécutif et sa majorité et que la seule chose que craint l'opposition est le fait que le gouvernement ait manqué l'occasion de mettre en œuvre les dispositions constitutionnelles concernant la régionalisation élargie comme étant une étape essentielle vers l'autonomie, le développement et la bonne gouvernance. Mme Hazib : Le gouvernement mène une campagne avant terme Pour sa part, Mme Milouda Hazib, présidente du groupe Authenticité et Modernité, a estimé, en réponse aux questions de journalistes, que le gouvernement abuse de son autorité et de son pouvoir et use de faux pour travestir la réalité, comme au sujet de la marche « millionnaire » des femmes, dimanche dernier, de même qu'il mène une campagne électorale avant terme de manière criarde et inédite et confisque le débat politique (à son seul profit) à travers une approche purement et exclusivement techniciste et stérile. Belaâssal : Pour des élections en rupture avec la logique du consensus Enfin, le président du groupe de l'Union Constitutionnelle a affirmé, quant à lui, que le peuple marocain aspire à des élections en rupture avec l'ère tyrannique et la logique du consensus, ce qui est inconcevable en l'absence d'une approche réellement inclusive et sans que le gouvernement ait, auparavant, renoncé à superviser politiquement les scrutins et leurs résultats.