Le taux de croissance du PIB marocain serait de 4,2% en 2015 et 4,5% en 2016, alors que celui de l'économie mondiale devrait connaitre une légère hausse de 2,8 % cette année et 3,1% l'année prochaine, contre +2,5 % estimée en 2014. Pour les pays avancés, ce taux s'établirait à 2,1% en 2015 et 2,2% en 2016, au lieu de 1,7% en 2014. A l'inverse, la croissance économique dans les pays émergents passera à 3,9% en 2015 et 4,5% en 2016, contre +3,8% en 2014. Il s'agit là des chiffres d'Euler Hermes, dévoilés dans son dernier Bulletin économique intitulé « Vue d'ensemble 2015 : Ce n'est pas parce qu'on écrit des contes de fées qu'on croit aux loups-garous». « Dans les pays qui sortent de la récession, la consommation renoue progressivement avec des niveaux tendanciels, mais les ménages resteront vraisemblablement prudents à court terme, » affirme Wilfried Verstraete, Président du Directoire du groupe Euler Hermes. Le leader mondial de l'assurance-crédit note, à cet égard, que la croissance du PIB américain atteindra, malgré la perspective d'un premier relèvement des taux depuis dix ans et des conditions de financement commercial plus restrictives (y compris à l'international), 3,1% en 2015 et 3% en 2016, grâce à une amélioration de l'emploi, un regain de confiance des ménages et la faiblesse des prix de l'énergie. « Aux États-Unis, les liquidités créées depuis six ans, qui ont soutenu les prix des actifs et dopé l'économie mondiale, ne disparaîtront pas de sitôt, » remarque Ludovic Subran, chef économiste chez Euler Hermes. « Tant qu'on ne la tue pas en relevant les taux de manière trop énergique, la poule continuera de pondre ses œufs d'or. » En revanche, la croissance chinoise devrait décélérer à +7,3 %, son rythme le plus faible depuis 25 ans. Le pays continuera à mettre davantage l'accent sur une croissance tirée par la demande intérieure et surtout, sur la réduction du surinvestissement et des capacités excédentaires. S'agissant de l'Europe, Euler Hermes prévoit que la zone euro enregistrera une croissance de +1,1 % en 2015 et +1,4% en 2016. Pour les pays émergents, la légère accélération de la croissance de 3,9% en 2015 et 4,5% en 2016, Euler Hermes note que le récent effondrement des cours du pétrole avoisinant les 50 dollars le baril pourrait soulager nombre de pays à la lourde facture énergétique, comme l'Inde et la Chine, tandis que les exportateurs – à l'image des pays du Golfe – devront s'habituer à une baisse de leurs recettes et se montrer sélectifs dans leurs investissements et leurs dépenses publiques. « Les tensions politiques continuent de s'exacerber dans différents points névralgiques du monde émergent. Le risque politique peut entraîner un inversement des flux d'investissement et paralyser le secteur privé pendant un certain temps, comme la situation en Ukraine et en Russie l'a montré (durant les trois premiers trimestres de 2014, la Russie a connu une chute de 62% de ses IDE par rapport à 2013). Ces deux pays se retrouvent pris dans une véritable tempête : chute des cours pétroliers, sanctions économiques, fuite des capitaux et effondrement du rouble, qui a perdu près de la moitié de sa valeur », conclut Ludovic Subran.