Le Maroc a annoncé lundi un plan d'actions en soutien au secteur touristique, vital pour son économie, qui prévoit notamment de réaffirmer la "stabilité" du royaume, sur fond de baisse des réservations en France, son premier marché. Le royaume, qui a dépassé pour la première fois les 10 millions de visiteurs en 2013, affiche l'ambition de doubler ce chiffre d'ici 2020. Un plan d'actions, doté de 100 millions de dirhams (9,5 millions d'euros), a été mis en place "en vue de renforcer la promotion de la destination Maroc sur certains marchés touristiques", indique lundi le ministère du Tourisme dans un communiqué cité par l'agence MAP. Ce plan vise notamment à "atténuer l'impact des évènements de Paris (notamment l'attaques de jihadistes contre le journal Charlie hebdo le 7 janvier, ndlr) et des amalgames qui pourraient en résulter", précise-t-il. Selon la même source, un comité de veille a en effet constaté un "recul des réservations particulièrement au niveau du marché français" et "fait état d'une situation délicate au niveau des projections des indicateurs du 1er trimestre 2015". Le plan prévoit, entre autres, une "implication conjointe des acteurs touristiques français et marocains pour confirmer la stabilité du Maroc et informer sur la garantie de la sécurité", indique le texte. Avec près de deux millions de visiteurs par an, les Français constituent le premier contingent au Maroc, où le secteur du tourisme représente environ 10% du PIB. Ce plan d'actions vise également à suivre l'évolution des comportements des différents marchés émetteurs en vue d'atténuer l'impact des évènements de Paris, et des amalgames qui pourraient en résulter, ainsi qu'à préserver l'activité des Entreprises touristiques, qu'elles soient hôtelières ou de distribution, relève le communiqué du ministère. En concertation avec les différents Conseils Régionaux du Tourisme, ce plan définit les mesures tactiques à entreprendre en matière de communication, mais aussi de partenariat, d'évènementiel et d'actions Médias destinées principalement aux leaders d'opinion et professionnels du tourisme sur les principaux marchés émetteurs. Dans ce cadre, le Comité de veille a relevé un premier constat de recul des réservations particulièrement au niveau du marché français, et a fait état d'une situation délicate au niveau des projections des indicateurs du 1er trimestre de l'année 2015, souligne le communiqué. Anticipant cette situation conjoncturelle, et afin de préserver les parts du marché de l'industrie touristique marocaine, les acteurs du secteur ont convenu de travailler en synergie et en collaboration avec l'ONMT pour lever l'amalgame sur la situation au Maroc, à travers des actions ciblées, relève-t-on de même source. Il s'agit notamment du maintien de la communication sur le marché français et le renforcement des actions RP, de lobbying et de sensibilisation auprès des leaders d'opinion et des médias, de l'implication conjointe des acteurs touristiques français et marocains pour confirmer la stabilité du Maroc et d'informer sur la garantie de la sécurité aussi bien des citoyens que des touristes et la mise en place d'une stratégie de communication conjointe avec les compagnies aériennes. Le Plan porte également sur la consolidation des actions sur les marchés espagnol et italien et la recherche des relais de croissance sur les marchés à fort potentiel tels que l'Allemagne, le Royaume Uni, la Belgique et la Hollande, le renforcement de la stratégie promotionnelle sur les marchés émergents du Moyen Orient, de l'Europe Centrale et de l'Est, de la Chine, du Brésil et des pays d'Afrique et l'accompagnement des CRT dans leurs actions prioritaires tels que définies avec l'ONMT. Par ailleurs, l'ensemble des acteurs s'inscrivent, selon le ministère, dans une logique de mobilisation et de solidarité afin de protéger les emplois et maintenir la dynamique du secteur. L'exercice 2014 s'est soldé par une croissance positive de 2,5 pc des arrivées touristiques et 2,4 pc des nuitées enregistrées dans les établissements d'hébergement classés, par rapport à l'année précédente. Quant aux recettes en devises, elles se sont maintenues pratiquement au même niveau que 2013, avec 59 Milliards de DHS.