C'est la première fois, depuis que cet exercice militaire a été entamé, en 2006, que des pays africains y prennent part. Précédemment, seuls des experts du renseignement géo-spatial de l'armée allemande, la Bundeswehr, ainsi que des membres portugais, italiens et polonais de la Frappe navale et de soutien des Forces de l'OTAN, le STRIKFORNATO, y avaient participé. Avec 2500 soldats des contingents des divers pays participants à l'«African Lion 2015», qui seront engagés au cours de la deuxième phase du programme, il s'agira là du plus grand exercice militaire du genre jamais organisé sur le continent africain. L'African Lion a pour vocation d'améliorer l'interopérabilité entre les forces armées marocaines et américaines, la compréhension mutuelle des différentes tactiques et techniques de combat de chaque pays, ainsi que la maîtrise opérationnelle. D'après le Commandement des États-Unis pour l'Afrique, l'Africom, basé à Stuttgart, en Allemagne, la première phase de l'exercice de cette année est consacrée au renforcement des capacités de renseignement militaire et à la planification, au sein d'une «Combined Joint Task Force», des modes d'intervention d'urgence, en réponse à des crises qui peuvent se produire en Afrique. Les menaces existentielles que fait peser le terrorisme jihadiste sur les pays d'Afrique du Nord et de l'Ouest, ainsi que ceux de la vaste zone de non-droit du Sahara et du Sahel, ne peuvent être résorbées, vu l'ampleur qu'elles ont prises, qu'à travers une coopération consolidée entre lesdits pays et les puissances militaires occidentales regroupées au sein de l'OTAN. Et cette coopération antiterroriste ne saurait être efficace que si les forces armées des pays coalisés ont pris le temps d'apprendre à coordonner leurs actions à travers des exercices conjoints, tel l'African Lion. Aussi bien dans le domaine du renseignement, en matière de lutte contre le terrorisme, que de force de frappe militaire et de manœuvre en terrain désertique, les forces de sécurité et armées marocaines se sont forgé une solide réputation de savoir faire et d'efficacité, dont le Royaume n'hésite pas à faire bénéficier les pays africains amis. Ce qui donne un fond concret à la confiance placée en le Royaume par ces pays, qui apprécient par ailleurs sa discrétion légendaire en la matière. Le Maroc agit, sans publicité, pour aider les pays africains amis qui en expriment le besoin, pendant que d'autres fanfaronnent et s'attribuent des mérites, sans parvenir, réellement, à réaliser le moindre résultat palpable sur le terrain. Les partenaires occidentaux du Maroc, pour leur part, cibles déclarées du jihadisme, cherchent justement à en étouffer les foyers, là où ils s'étendent telle une métastase, en plongeant des populations entières dans la mort et la terreur. Pour ce faire, la possibilité de pouvoir compter au niveau du continent africain sur un allié fiable comme le Maroc est une opportunité qu'ils n'ont pas laissé échapper. Au-delà de l'intérêt incontestable de voir les soldats marocains s'exercer aux côtés de ceux de la 2nd Marine Expeditionary Brigade, du 25th Marines du Massachusetts, ainsi que ceux des contingents des autres pays participants, et tout le transfert de savoir faire dont ils ne manqueront pas de bénéficier, il y a là, également, une reconnaissance internationale du haut niveau de professionnalisme des FAR et toute l'aura continentale que le Royaume va en tirer.