La normalisation, en cours, des relations entre les États-Unis et Cuba peut-elle profiter au Maroc ? Peu importe que le Congrès américain, désormais dominé par les républicains, mette fin ou pas à l'embargo contre ce pays des Caraïbes. Le président Obama aurait brisé un tabou politique, érigé en mur infranchissable depuis plus d'un demi-siècle. Une période au cours de laquelle ce dernier bastion du socialisme a formaté un nombre difficile à estimer d'enfants, issus des camps de la honte de Tindouf, en Algérie, en miliciens endoctrinés portés tout naturellement sur la subversion. Ils sont ainsi craints même par la direction du Polisario. La fin de la mise au ban de Cuba peut donc constituer une occasion pour le Maroc afin que soit mis un terme à la formation paramilitaire des polisariens dans ce pays. Le régime de Fidel Castro a affronté les États-Unis même à travers leurs alliés, en apportant son soutien à des mouvements armés qui les combattent. Même si lesdits mouvements sont loin d'être tous aussi progressistes qu'ils le prétendent. On en est encore à se demander comment est-ce que les dirigeants politiques cubains, qui se réclament pourtant du socialisme, ont-ils pu traiter avec une direction du Polisario fortement imprégnée d'une culture sociopolitique tribale. Les Cubains ont dû mettre des œillères pour éviter de voir que l'esclavagisme a toujours cours dans les camps de la honte de Lahmada. A La Havane, les moyens, l'entretien de «foyers révolutionnaires», tel que théorisé par Che Guevara, ont fini par prendre le pas sur la fin, le progrès économique et social, tel que défendu par la pensée politique de José Marti. Il serait peut être temps que Cuba cesse d'être une autre «École des Amériques», où des miliciens du Polisario apprennent à égorger, sans états d'âmes, des agents des forces de l'ordre désarmés.