Sous le haut patronage de S.M le Roi, la 13ème édition du Congrès de la pensée arabe se tient du 2 au 5 décembre à Skhirat, à l'initiative de la Fondation de la pensée arabe avec pour thème : «L'intégration arabe : Rêve d'unité et divisions réelles». Il a été également procédé à la présentation du septième rapport sur le développement culturel dans les pays arabes intitulé : «Quatre ans de Printemps arabe : drames du présent et rêves de changement». Au cours de la séance inaugurale, le président de la Fondation de la pensée arabe, SAR le Prince Khalid Al Fayssal, a souligné : «La Fondation de la pensée arabe n'est pas une organisation qui distille des décisions ou formule des recommandations, mais œuvre à développer des idées dans le but de promouvoir la culture et la pensée arabes, et les principes de solidarité, de fierté afin de défendre les causes communes de la Nation arabe. Je tiens à remercier le Royaume du Maroc pour son hospitalité et son partenariat de choix lorsqu'il s'agit de notre cause commune qui consiste à encourager les potentialités». «Les réalisations intellectuelles de la pensée arabe sont une fierté pour nous, vu les résultats, les expériences partagées et les acquis en terme de rayonnement culturel de la pensée arabe. Je ne suis ni penseur, ni intellectuel, mais je suis au service des penseurs et de la pensée du monde arabe», a conclu le Prince Khalid Al Fayssal. Quant au ministre marocain de la Culture, M. Amine Sbihi, il a souligné : «Je ne suis moi-même ni penseur, ni intellectuel, mais au service de la pensée et de la culture. Je tiens à remercier le Prince Bandar Ibn Al Fayçal pour le choix du Maroc, qui soutient et encourage les objectifs poursuivis par la Fondation de la pensée arabe pour le rayonnement de la culture dans les pays arabes». Pour sa part, le directeur général de la Fondation, M. Henri Laouit, a précisé : «Les interactions entre le politique, le culturel, le social, l'économique, l'humain et le religieux sont d'une complexité telle qu'il nous a été incontournable de mettre en place une diversité des approches que ce soit historique, sociologique, philosophique et anthropologique afin d'appréhender les réalités du monde arabe qui traverse depuis quatre années une tempête et des bouleversements majeurs qui ont complètement déstabilisé les sociétés arabes». La question de l'intégration économique, culturelle et politique des pays arabes est une question qui nécessiterait des débats interminables et une détermination sans relâche, d'où l'importance de ce sujet discuté lors du Congrès Pensée 13. Quant aux bouleversements vécus par les pays arabes depuis la tourmente d'un printemps qui n'est plus, ils méritent également une attention particulière. C'est le défi relevé par l'équipe pluridisciplinaire de penseurs arabes et de chercheurs occidentaux qui se sont attelés à la réalisation et à la rédaction d'un très volumineux septième rapport sur le développement culturel. « Les Arabes entre les drames du présent et les rêves de changement : Quatre années du printemps arabe », est le titre du septième rapport d'une série de « rapports sur le développement culturel » que la Fondation de la Pensée arabe publie annuellement. Ces rapports ont couvert par le passé différents aspects de la culture arabe à commencer par un état des lieux de l'enseignement, les activités de traduction et de publication, les dossiers informatiques, la presse... l'économie du savoir, et les données de l'emploi et du marché du travail. En revanche, consacrer le « septième rapport annuel » au « Printemps arabe » reflète l'intérêt que porte la Fondation de la Pensée arabe aux problématiques d'ordre social, politique, économique, culturel, sécuritaire et intellectuel que connaît le monde arabe. Elle s'engage ainsi à prévoir l'avenir à partir de la complexité du présent et ses défis, des bouleversements dans le temps et même l'espace qu'elle engendre. C'est une question qui s'inscrit dans le cœur de l'activité de la Fondation de la Pensée arabe qui œuvre inlassablement à diagnostiquer les problématiques de nos sociétés arabes en toute objectivité scientifique dans le but de participer intellectuellement et par le biais du savoir à lever le voile sur ces problématiques et à apporter des solutions efficaces et anticiper sur leur efficacité. Ainsi le rapport est divisé en six chapitres, le premier chapitre étant une lecture des événements du printemps arabes et leurs évolutions dans les cinq pays du Printemps, c'est-à-dire la Tunisie, l'Egypte, la Libye, le Yémen et la Syrie. Il ne s'agit pas d'une lecture qui se limite aux archives et aux faits chronologiques mais d'une tentative d'expliciter cette imbrication et la décortiquer en la morcelant objectivement même si chaque morceau en réalité n'est pas complètement détaché des autres. Le deuxième chapitre fait une lecture objective du « printemps arabe » sur la base d'éléments de spécialisation, chaque aspects ayant été étudié dans ses dimensions politiques, économiques, constitutionnels, militaires et autres en adoptant des approches anthropologiques, sociologiques, philosophiques et religieuses... l'accent a été mis sur le rôle des jeunes, de la femmes, et les réseaux sociaux, dans «ce printemps ». Les chapitres trois et quatre ont tenté de prédire les conséquences de ce printemps et prévoir les changements à venir et leur impact sur les pays arabes dans leur ensemble, y compris les pays du Conseil de Coopération du Golfe. Le chapitre cinq a regroupé les recherches et les études qui ont traité la question du « Printemps arabe » dans le prisme de pays de la région tels que la Turquie, l'Iran et Israël, et d'autres pays à l'instar des Etats-Unis, la Russie, la Grande Bretagne, la France, l'Allemagne, le Japon et l'Inde. Ces recherches et études ont puisé leur matière dans les articles de presse tous azimuts, dans les revues académiques et dans les ouvrages publiés par les maisons d'édition et les centres de recherches arabes, régionaux ou internationaux. Le chapitre six et le dernier comprend une lecture des événements par le truchement de la production intellectuelle et culturelle dont le « Printemps arabe » fut la source et l'objet. Les chercheurs ont plongé dans la matière disponible dans les créations littéraires et artistiques dans les différents domaines, qu'il s'agisse de roman, de poésie, d'art plastique, de graffiti, de cinéma et de théâtre. Ce chapitre comprend en annexe une liste bibliographique expansive et explicative des plus importantes productions intellectuelles qui ont traité « le Printemps arabe » parus dans les trois langues : arabe, français et anglaise. Il est vrai que certains sujets du rapport ont peut-être été traités auparavant, mais à notre connaissance, aucun périodique arabe n'a traité la question d'une manière aussi complète et exhaustive. C'est ce qui distingue le septième rapport sur le développement culturel de la Fondation de la Pensée arabe. Pour terminer au cours de ce congrès, plusieurs questions sont restées en suspens concernant la destruction du patrimoine culturel, historique et archéologique en Irak, Syrie, Egypte et Palestine. Des pans entiers du monde arabe détruits par la guerre, la barbarie et les bombardements sionistes et américains.