Lorsque Aziz El Amri a pris les commandes du Moghreb Tétouan, en 2011, mission lui avait été confiée de maintenir l'équipe en première division... Lui a choisi de l'emmener sur les cimes du championnat à deux reprises et de viser aujourd'hui le toit du monde. Il s'apprête à devenir le premier entraîneur marocain à exercer en Coupe du Monde des Clubs de la FIFA. "C'est un grand honneur pour moi de représenter mes collègues et compatriotes. J'espère juste que nos résultats feront honneur au football marocain Les obstacles ont pourtant été nombreux sur la route vers les sommets. En 2011, quatorze joueurs de l'équipe ont notamment entamé une grève suite à des retards de paiement de leurs salaires. Le technicien a dû alors faire appel aux jeunes et l'ensemble de l'effectif espoir s'est joint à l'équipe première. Un mal pour un bien : En 2012, ce sont ces mêmes jeunes qui ont offert au club sa première couronne nationale, après 90 ans d'attente. "La jeunesse est une arme à double tranchant" analyse El Amri. "D'un côté, elle est source d'enthousiasme et de motivation. Les joueurs donnent le maximum sans se préoccuper de leur salaire. D'un autre côté, elle induit un manque d'expérience, qui peut conduire à des erreurs en match. Mais j'ai confiance en mon équipe. Mes joueurs vont connaître l'adrénaline générée par ce genre de compétition, dans un stade magnifique et rempli à ras bord." C'est ce qu'ont vécu les joueurs du Raja Casablanca, lors de la dernière édition, et auteurs d'un parcours magnifique qui les a conduit jusqu'en finale. "Mais le Moghreb et le Raja n'ont pas du tout la même histoire, ni le même palmarès » souligne El Amri. "Ça ne veut pas dire que nous viendrons en touristes, pour prendre des photos des équipes adverses. Nous jouerons pour l'honneur de notre ville, de notre public et du royaume". Une opposition de haut rang Première étape : Aukland City. El Amri est convaincu que la formation qui a affronté le Raja n'est pas la même que celle qu'il va rencontrer le 10 décembre prochain : "J'ai vu dernièrement une vidéo de l'équipe et je peux vous dire qu'elle a fait peau neuve. Le football néo-zélandais est réputé pour les qualités physiques de ses joueurs, comme au rugby. L'équipe pratique un jeu original, qui combine le style anglo-saxon fait de centres et de têtes avec une bonne organisation tactique et des passes à terre répétées. Cet adversaire va certainement nous poser des problèmes". De son côté, il n'est pas question pour le Moghreb Tétouan de renier son tiki-taka : "Je ne changerai pas mon style malgré le niveau des adversaires. C'est grâce à lui que nous avons remporté deux titres et atteint la Coupe du Monde des Clubs, malgré notre jeunesse. Notre tiki-taka nous a permis de dominer des équipes plus expérimentées et plus riches que nous pendant trois ans. » El Amri espère désormais que cette tactique estampillée "FC Barcelone" le conduise jusqu'au Real Madrid. "Tout le monde souhaite rencontrer cette équipe mais avant cela, il y a trois obstacles à franchir : Aukland City, l'ES Sétif et San Lorenzo," souligne-t-il. "Le chemin sera long et difficile. Mais si nous y parvenons, nous essaierons de lui tenir tête, même si notre modeste expérience est sans commune mesure avec la sienne."