Gansu en général et Lanzhou en particulier se trouve sur l'axe de la route de la soie. Une route que les autorités chinoises veulent ressusciter par la réalisation d'un projet de connexion routier et ferroviaire entre la Chine et l'Europe qu'ils ont baptisé « nouvelle route de la soie. C'est un chantier titanesque. La nouvelle route de la soie pourrait redistribuer les cartes, à l'heure où la mondialisation de l'économie fait pencher la balance vers l'Est. Plusieurs tronçons ont déjà été transformés en autoroute. La partie chinoise de cette route sera constituée de passages dans plusieurs provinces, dont celle de Gansu. Une route qui rejoindrait l'Europe et constituerait un axe qui pourrait délester la route maritime, par laquelle transitent, des millions de conteneurs par an. Deux autres routes sont envisagées pour rejoindre l'Europe et financées par la Banque européenne de développement, la Banque asiatique de développement, la Banque de développement islamique. Mais il existe aujourd'hui une nouvelle route commerciale structurante qui relie la Chine à l'Afrique, en passant par le Golfe. Le tracé de cette nouvelle « Route de la soie » s'affermit progressivement avec une multiplication des échanges entre les matières premières, les infrastructures et les capitaux. Deux grands faits générateurs font émerger cette nouvelle route : d'une part, la croissance chinoise qui nécessite d'immenses besoins énergétiques et en matières premières ; d'autre part, l'ampleur de la croissance économique du Golfe a conduit ses dirigeants à s'intéresser davantage aux marchés asiatiques et africains. Les matières premières sont la colonne vertébrale de cette nouvelle route : près des trois quarts du pétrole consommé en Chine proviennent du Moyen-Orient et d'Afrique. Le Nigeria, plus gros exportateur pétrolier d'Afrique, prévoit de convertir jusqu'à 7 % de ses réserves de devises en yuan. La Chine absorbe également 75 % des exportations congolaises de cuivre et près de 70 % des exportations sud-africaines de fer. Sur ce fondement, de nombreux échanges industriels et financiers se sont noués. Un quart de tous les investissements directs étrangers en Afrique subsaharienne, depuis 2006, provient de Chine.