Le projet de loi de finances est établi sur la base de la prévision d'une production céréalière de 70 millions de quintaux en 2015, après 68 millions de quintaux en 2014. A travers ce projet de loi de Finances, le gouvernement espère réaliser un taux de croissance du PIB de 4,4%, sur la base d'un déficit budgétaire de 4,3% du PIB, d'un taux de change moyen de 8,6 DH/$US et d'un cours moyen de pétrole de 103 $ US le baril correspondant à un cours moyen du gaz butane de 804 $ US la tonne. Rationalisation des postes devenus vacants Il est proposé de créer au titre de l'année 2015, en sus des 50 postes réservés au gouvernement, 22.460 postes répartis entre les départements ministériels et institutions conformément au tableau inséré dans le projet de loi de finances. La moitié de ces emplois sera utilisée à compter du 1er janvier 2015. La moitié restante sera réduite pour chacun des départements en fonction du nombre de postes dont les titulaires seront maintenus suite à l'entrée en vigueur de la réforme des régimes de retraite. Au titre de la rationalisation des postes devenus vacants en cours d'année, selon les initiateurs du PLF 2015, la mise en oeuvre des dispositions de l'article 22 de la loi de finances pour l'année 2014, relatives à la rationalisation de l'utilisation des postes devenus vacants en cours d'année a soulevé certaines difficultés dans la gestion des situations des fonctionnaires détachés auprès des administrations publiques. En vue de remédier à cette situation et dans le cadre de l'accompagnement des chantiers de modernisation de l'administration, notamment, celui relatif au redéploiement des fonctionnaires entre les différentes composantes de la fonction publique, il est proposé d'exclure les situations de détachement des dispositions de l'article 22 précité. Phosphates : Les exportations pénalisées par le repli des cours mondiaux Bien que présentant l'évolution des secteurs de l'économie nationale de la manière la plus favorable, le rapport économique et financier accompagnant le PLF 2015 en relèves les nombreuses difficultés et entraves et ne manque pas de relever que les base de cette évolutions favorable et les stratégies et facteurs de développement se sont constitués et ont été déployés sous les anciens gouvernement et que la politique économique actuelle consiste en la poursuite de ces actions engagées il y a des années. S ‘agissant de la production de phosphates, les prix mondiaux de ce produit brut se sont établis à 109 dollars la tonne en moyenne sur les neuf premiers mois de 2014, marquant une baisse de 32% en glissement annuel. En revanche, les cours des engrais phosphatés (DAP) ont marqué une légère reprise de 1% sur la même période pour s'établir à 477 dollars la tonne. Malgré la hausse du volume exporté, la valeur des exportations marocaines en phosphates et dérivés a été pénalisée par le repli des cours mondiaux. Ainsi, à fin août 2014, les exportations des phosphates et dérivés se sont établies à 25,3 milliards de dirhams, en baisse de 6% par rapport à 2013 et de 11% par rapport à la moyenne des quatre dernières années, suite à un recul des cours moyens de 12%, malgré une hausse des volumes exportés de 6%. Leur part dans les exportations totales de marchandises s'est située, ainsi, à 19% contre 22% en 2013 et 27% en 2012. Balance commerciale alimentaire structurellement déficitaire Sur les huit premiers mois de 2014, la facture alimentaire a augmenté de 16% pour s'établir à 29,3 milliards de dirhams, sous l'effet du rebond des importations du blé (+32%), du maïs (+11%), de l'orge (+118%), du thé (+25%) et des produits laitiers (+54%), suite à une forte hausse des volumes importées, malgré le repli des prix moyens à l'importation. La balance commerciale alimentaire du Maroc, structurellement déficitaire, s'est détériorée de 3,6 milliards de dirhams, à fin août 2014, dans un contexte marqué par une compagne agricole nationale relativement moins favorable. Le Maroc a vu certes, progresser le taux d'ouverture de son économie, passant de 51,2% en 2000 à 64,7% en 2013, cependant, sa part de marché mondiale au cours des dernières années n'a enregistré qu'une légère amélioration et reste faible comparée à ses principaux concurrents pénalisé en cela par la faible diversification de son offre exportable et sa forte concentration sur quelques marchés. Ainsi, le déficit commercial s'est-il continuellement creusé pour atteindre 22,4% du PIB en 2013 contre 11,1% en 2000. Le taux de couverture s'est dégradé pour atteindre 48,6% en 2013 contre 64,3% en 2000. Les soldes positifs des échanges de services et des transferts courants n'ont pas suffi à couvrir la forte dégradation commerciale induisant celle du compte courant qui est passée d'un solde positif de l'équivalent de 4,3% du PIB en 2001 à -0,1% en 2007 pour s'orienter depuis à la baisse pour atteindre un déficit de 7,6% en 2013 marquant, néanmoins, un allègement par rapport à 9,7% enregistré en 2012.