Des armes, des munitions et du matériel médical : aux prises avec les djihadistes de l'EI près de la frontière avec la Turquie, les Kurdes de Syrie ont reçu du soutien par voie aérienne, dimanche 19 octobre. Un avion cargo C-13 de l'armée américaine a effectué plusieurs largages de matériels fournis par les autorités kurdes d'Irak pour permettre aux assiégés de résister à l'offensive du groupe Etat islamique (EI) contre la ville de Kobané, a indiqué le centre de commandement américain pour le Moyen-Orient et l'Asie centrale (CentCom) dans un communiqué. C'est la première fois que Washington procède à une telle opération. Une initiative qui pourrait déplaire à Ankara. Erdogan Refuse de fournir des armes aux Kurdes Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux pressent la Turquie de participer plus directement à la lutte contre l'EI à Kobané, mais le gouvernement est réticent à l'idée d'intervenir militairement contre les djihadistes. Le président Recep Tayyip Erdogan, qui s'est engagé à renforcer la lutte contre le groupe islamiste, a encore rejeté dimanche les appels à ce que son pays fournisse des armes aux combattants kurdes en Syrie. Il accuse le principal parti kurde dans le pays (PYD) d'être une « organisation terroriste » liée au PKK turc, qui mène depuis 30 ans une insurrection pour réclamer l'autonomie du sud-est de la Turquie. Le département d'Etat avait révélé jeudi que des responsables américains avaient rencontré le week-end précédent pour la première fois des membres du PYD. Par ailleurs, selon le Centcom, onze frappes ont été menées sur Kobané, samedi et dimanche, pour aider les combattants kurdes à repousser une nouvelle tentative de l'EI de couper leurs lignes d'approvisionnement depuis la Turquie. Jusqu'à présent, les forces américaines ont mené plus de 135 frappes aériennes contre l'EI à Kobané. Irak et Iran coordonnent pour lutter contre l'EI Ce lundi, le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi était en déplacement en Iran. L'objectif : mieux coordonner la lutte contre l'organisation de l'Etat islamique. Le groupe terroriste contrôle de larges secteurs dans cinq provinces irakiennes, dont celle de Diyala, située à la frontière de l'Iran. Pour combattre les jihadistes de l'Etat islamique, l'Irak a besoin de tout le monde, notamment des pays de la région. Et si en Iran Haïdar al-Abadi souhaite aussi renforcer les liens avec Téhéran dans les domaines de l'énergie, du logement et de la construction, il sera avant tout question de la lutte commune contre l'organisation terroriste. En effet, des brigades iraniennes combattent d'ores et déjà l'organisation de l'Etat islamique dans différentes régions irakiennes. Ainsi, les gardiens de la révolution ont été déployés dans la région de Khanaqin, près de la frontière Iran-Irak. Ils assurent aussi la défense de la ville de Samarra, où est situé un important mausolée chiite, et - alliés à l'armée irakienne - ils protègent aujourd'hui Bagdad d'une éventuelle attaque des jihadistes. Cette collaboration entre Téhéran et Bagdad ne date pas de cet été, quand l'organisation de l'EI a lancé son offensive en Irak. Depuis la chute de Saddam Hussein en 2003 déjà, l'Iran chiite soutient les chiites irakiens. Une alliance que l'ennemi commun, le groupe de l'Etat islamique, ne fait que renforcer.