L'Afrique sub-saharienne va conserver une croissance « robuste » de 5,1 % en moyenne cette année et 5,8 % en 2015, selon le Fonds monétaire international (FMI) tout en soulignant cependant des risques pour l'activité, notamment l'épidémie d'Ebola. Dans son rapport biannuel sur les perspectives mondiales, rendu public avant-hier, le FMI souligne qu'au-delà des graves implications humanitaires, l'épidémie liée au virus Ebola fait payer un lourd tribut économique à la Guinée, au Libéria et au Sierra Leone. Et d'ajouter « si (elle, parlant de l'épidémie Ebola) devait durer davantage ou se propager à d'autres pays, les conséquences seraient dramatiques pour l'Afrique de l'ouest ». En juillet, le FMI tablait sur 5,4% de croissance sur le continent cette année. A en croire le FMI, quelques pays se montrent par ailleurs trop dépensiers et affichent des signes croissants de vulnérabilité en matière de finances publiques. Parmi eux, l'Afrique du Sud, pays le plus industrialisé du continent et dont le FMI a de nouveau revu à la baisse la croissance du PIB à 1,4 % en 2014 puis 2,3 % en 2015. Le rapport relève, en outre, que le ralentissement de la croissance dans les économies émergentes, notamment la Chine, représente aussi une menace pour pour l'Afrique, mais plus particulièrement pour les pays très dépendants de l'exportation de matières premières. Concernant le marasme sud-africain, le FMI cite trois facteurs : grèves prolongées, faible confiance des entreprises, approvisionnement électrique tendu. Le FMI observe aussi que la dépréciation significative du rand, la monnaie sud-africaine, n'a jusqu'à présent pas permis aux entreprises locales d'exporter beaucoup plus malgré une monnaie au plus bas depuis cinq ans face au dollar. Dans le même document, le FMI fait remarquer qu'en Afrique du Sud, une reprise en sourdine est attendue mais seulement en 2015 sur fond d'amélioration des relations sociales. Mais à l'instar d'autres pays importateurs de pétrole, elle pourrait souffrir l'an prochain de la hausse du brut liée aux tensions géopolitiques mondiales. Selon les prévisions, l'Afrique du Sud aurait besoin selon la plupart des économistes d'un taux de croissance d'au moins 6 à 7 % pendant plusieurs années pour donner du travail à ses millions de chômeurs, qui représentent officiellement le quart de la population active et beaucoup plus si on prend en compte ceux qui ont renoncé à chercher du travail. Or, la croissance a régulièrement baissé ces dernières années, de 3,6 % en 2011 à 2,5 % en 2012 puis 1,9 % en 2013. Cette année, une grève sans précédent a paralysé pendant cinq mois les principales mines de platine et, juste au moment où la production commençait à revenir à la normale, le cours du platine est en pleine dégringolade et a atteint un plancher depuis 2009.