Le discours de SM le Roi Mohammed VI adressé à l'Assemblée générale de l'ONU constitue une feuille de route pour refonder le dialogue entre les deux rives de la Méditerranée sur des bases plus solides et plus équilibrées, a affirmé, mardi à Paris, Zeina El Tibi, présidente de l'Association des femmes arabes de la presse et de la communication (AFACOM). Intervenant lors d'un colloque international sur "Le dialogue euro-méditerranéen au féminin", initié par l'AFACOM et l'Organisation islamique pour l'éducation, les sciences et la culture (ISESCO), Mme El Tibi a noté que ce discours met les Etats occidentaux et les institutions qui en dépendent devant leur responsabilité à soutenir les pays du Sud, une démarche qui doit prévaloir dans le processus de dialogue euro-méditerranéen. "Il faut revoir la manière d'aborder la relation Nord-Sud pour soutenir l'évolution graduelle des pays du Sud vers le progrès", a-t-elle indiqué, relevant que SM le Roi Mohammed VI a souligné l'urgence pour la communauté internationale d'apporter son appui aux pays en développement pour qu'ils puissent avancer et assurer la sécurité et la stabilité dans leurs régions respectives, et éviter la montée de l'extrémisme et du terrorisme, alimentée par le sentiment d'injustice et d'exclusion. Mme El Tibi a, à cette occasion, mis en exergue l'importance de ce discours, notant que le Souverain est le dirigeant d'un pays qui est trait d'union entre les mondes européens et sud-méditerranéens, un pays qui est un exemple de tolérance et de dialogue, un chef de file de l'Islam du juste milieu. Par ailleurs, elle a appelé à placer les femmes au centre d'un dialogue euro-méditerranéen approfondi visant le développement de cet espace de diversité culturelle et civilisationnelle, estimant qu'il est nécessaire de faire progresser la coopération des femmes des deux rives, qui sont les premières victimes des crises et des extrémismes mais qui sont aussi les plus attachées à la paix et à la sécurité et les plus actives et déterminées au sein de la société civile, dont le rôle est essentiel pour promouvoir concrètement de véritables dialogues Nord-Sud. De son côté, le directeur général de l'ISESCO, Abdulaziz Othman Altwaijri, a mis l'accent sur l'importance de ce colloque pour examiner les moyens de mener à bien "un dialogue pertinent entre les deux rives de la Méditerranée et aboutir à des propositions concrètes et à des projets constructifs visant à renforcer la contribution de la femme dans le développement global". Le monde traverse une phase critique marquée par les défis pressants auxquels la femme est confrontée, en particulier dans les foyers de tensions et de guerre , a-t-il ajouté, condamnant à cet égard toutes les formes d'extrémisme et de terrorisme qui font pression sur les femmes et qui n'ont rien avoir avec l'islam. M. Altwaijri a aussi appelé à promouvoir le dialogue et l'échange entre les femmes de la Méditerranée à travers le soutien de programmes et d'activités des organisations de la société civile, exprimant sa volonté de concrétiser cette coopération dans le cadre du partenariat ISESCO/pays euro-méditerranéens, pour en faire un modèle de dialogue entre l'Europe et le monde islamique en vue de promouvoir les valeurs de démocratie et de respect des droits de l'Homme. Ce colloque connait la participation de plusieurs acteurs de la société civile et de femmes leaders dans les domaines de la recherche et des médias des deux rives de la Méditerranée, réunis pour débattre notamment du rôle de la femme dans les échanges sociaux, culturels et politiques euro-méditerranéens