Le discours de SM le Roi Mohammed VI devant la 69è session de l'Assemblée générale des Nations Unies est «un message fort» pour une «gouvernance mondiale» et un développement durable basés sur le capital immatériel et les spécificités de chaque pays, a indiqué, vendredi à Dakar, Babacar Diallo, directeur général du Centre d'études diplomatiques et stratégiques (CEDS). Longuement colonisés, les pays africains continuent aujourd'hui de subir la pression des puissances occidentales qui veulent «leur imposer leurs normes et leur façon de voir et de faire», a-t-il relevé dans une déclaration à la MAP, soulignant qu'»il faut arrêter de donner des leçons à l'Afrique et de lui imposer des normes préétablies sans aucune considération de ses spécificités» locales. Le colonialisme a causé de grands préjudices au continent et entravé son processus de développement pendant de longues années, a ajouté le chercheur, affirmant qu'»il faut laisser chaque pays, en fonction de ses réalités propres, asseoir son développement sans aucune forme d'ingérence». Aujourd'hui, «il est temps que les pays africains comprennent qu'on n'a pas besoin d'aller jusqu'au nord pour faire de la coopération ni pour asseoir un développement durable», a enchainé M. Diallo, saluant «les efforts considérables menés par SM le Roi pour édifier et développer la coopération entre le Maroc et les différents pays africains au sud du Sahara». Evoquant, à cet égard, l'exemple de coopération Sud-Sud cité dans le discours du Souverain et concernant l'accord stratégique entre le Maroc et le Gabon dans le domaine de la production des engrais et leur acheminement vers les pays africains, il a noté l'importance de ce type de «partenariat transversal qui permet de cerner tout le processus qui conduit, en fin de compte, à la maîtrise de la sécurité alimentaire», a-t-il dit. Le directeur des séminaires et expert conférencier au CEDS, Abdulatif Haidara, a pour sa part, mis en évidence «la leçon de gouvernance mondiale» contenue dans le discours de SM le Roi Mohammed VI, notant que le Souverain a montré que l'Afrique qui a «subi les affres de la colonisation, peine aujourd'hui à porter une camisole forcée» imposée par l'Occident. «Chaque peuple a sa propre réalité et on ne peut pas lui imposer, par la force, ni la démocratie ni le développement», a-t-il dit, soulignant que les modèles «draconiens» imposés par l'Occident «deviennent des facteurs d'instabilité dans plusieurs pays en développement». Abordant le volet sécurité dans le discours du Souverain, M. Haidara a souligné que SM le Roi a bien résumé les causes de l'instabilité qui sévit dans plusieurs pays en développement, alimentée par le sentiment d'injustice et d'exclusion et par la faiblesse du développement humain et durable. «L'humiliation ne peut engendrer que de la frustration qui mène, à son tour, à la radicalisation et à l'extrémisme sous toutes ses formes», a-t-il dit. Une «feuille de route» pour l'Afrique... Il s'agit en fait d'une «feuille de route» pour le continent en matière de développement, a affirmé pour sa part le ministre guinéen des Affaires étrangères, Lounceny Fall. «Le discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI est une ligne que nous devrions suivre. Je pense qu'il doit inspirer tous les pays africains parce que les questions abordées sont des questions concrètes», a souligné M. Fall à la MAP, tout en rendant un hommage appuyé à la «sagesse et à la vision» de Sa Majesté le Roi. Le ministre guinéen s'exprimait en marge d'un déjeuner offert par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération Salaheddine Mezouar, à ses homologues africains prenant part aux travaux de la 69è session de l'Assemblée générale de l'ONU. Le responsable guinéen a, par ailleurs, qualifié de «modèle à suivre» l'approche du Royaume en matière de développement. Dans ce contexte, il a indiqué que les Guinéens tiennent à suivre de près les réalisations du Maroc. M. Fall a réitéré la «profonde reconnaissance» de son pays envers le Maroc pour sa «solidarité agissante» avec tous les pays africains, saluant en le Royaume «un pays africain qui marque sa solidarité avec les pays africains chaque fois que c'est nécessaire». Le Maroc, a-t-il poursuivi, a «plus que jamais, sa place au sein de l'Union africaine». (MAP) ...Et un «véritable plaidoyer» pour une Afrique nouvelle Quant à «l'Union des amis du Royaume du Maroc en République démocratique du Congo elle se félicite de la sagesse et de la clairvoyance du Souverain et considère le discours royal comme un +véritable plaidoyer+ pour l'émergence d'une Afrique nouvelle délivrée des séquelles récurrentes de la colonisation», a souligné le bureau de l'Association, dans un communiqué transmis samedi à MAP-Kinshasa. «Nous insistons sur la concrétisation de la mise en œuvre de cette vision perspicace, lucide et orientée vers l'avenir», a-t-il ajouté. De l'avis de l'Union des amis du Maroc, le discours royal représente également une feuille de route dont les pays africains devraient s'inspirer, «au regard de sa pertinence et de ses orientations on ne peut plus claires, en vue de faire sortir l'Afrique de sa situation actuelle et lui permettre d'être au diapason des changements que connait actuellement le monde». Le bureau de l'UARM-RDC exprime, en outre, son adhésion totale à l'appel de Sa Majesté pour le respect de la volonté de chaque pays d'édifier son propre modèle de développement, conformément à ses propres particularités sociétales, pour l'équité en faveur des pays en développement et pour une approche objective de la problématique du développement en Afrique. En effet, indique l'association, la coopération Sud-Sud, initiée et tant prônée par le Royaume depuis des décennies, «constitue un modèle à suivre dans son esprit immatériel qui écarte tout intérêt unilatéral et réaffirme l'ancrage africain du Maroc et son engagement à œuvrer de concert avec l'ensemble des pays du continent sans aucune distinction».