L'Organisation mondiale de la santé (OMS) vient de convoquer une réunion d'experts en vue d'accélérer la riposte contre la fièvre Ebola et examiner un possible recours à des traitements expérimentaux. Dix traitements expérimentaux, huit médicaments et deux vaccins « prometteurs », ont démontré leur potentiel contre le virus mais sont toujours en développement, a indiqué l'OMS à l'occasion de cette rencontre de deux jours à Genève. Auprès de l'organisation, on affirme que l'efficacité clinique des médicaments et des vaccins est « manifeste mais n'est pas basée sur des données scientifiques solides tirées d'essais cliniques ». Parmi ces traitements, il y a notamment le ZMapp, fabriqué par un laboratoire américain et qui a été administré à plusieurs patients contaminés par le virus mais dont l'efficacité clinique « reste incertaine ». L'épidémie, qui a fait au moins 1.900 victimes en Afrique de l'ouest depuis le mois de mars, pourrait toucher au total 20.000 personnes avant d'être maîtrisée, ce qui pourrait prendre six à neuf mois, a estimé l'OMS. Mais bien que des mesures exceptionnelles soient mises en place pour accélérer le rythme des essais cliniques, les nouveaux traitements et vaccins ne pourront pas être disponibles pour un usage généralisé avant la fin 2014, a prévenu l'agence onusienne. Début d'août, un comité d'experts réunis par l'OMS avait donné son feu vert aux traitements expérimentaux, vu les circonstances particulières de cette flambée. Depuis, les stocks du sérum ZMapp, jugé prometteur contre le virus testé pour la première fois fin juillet sur des humains mais difficile à produire en grande quantité, se sont épuisés. Selon un document publié jeudi par l'OMS, moins de dix doses du ZMapp ont été utilisées, mais les efforts en cours pour accroître sa production permettront d'obtenir « quelques centaines de doses d'ici fin 2014 ». Pour ce qui est des deux vaccins en essai, l'organisation considère que « plusieurs milliers de doses devraient être disponibles à partir de fin 2014 pour des essais cliniques et un usage compassionnel ». Le 8 août dernier, l'OMS a décrété que l'épidémie Ebola était « une urgence de santé publique de portée mondiale ». Le virus Ebola se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus de personnes ou d'animaux infectés. Le virus laisse peu de chances de survie soit en moyenne 47 % pour l'épidémie actuelle.