Sous le thème « Le soulèvement de Sidi Mohammed Bassir, une consécration des valeurs sophistes sahariennes marocaines authentiques », la Tarîqa Bassiria a organisé les 16 et 17 juin en cours à son siège à Bni Ayat, en collaboration avec la branche du droit général et sciences politiques à la Faculté des sciences juridiques et économiques etsociales (Université MohammedV Agdal-Rabat), une conférence scientifique à laquelle ont pris part des Oulémas et académiciens du Maroc et de l'étranger, et ce, en présence du Wali de la région et des gouverneurs des provinces d'Azilal et de Fquih Ben Saleh. Lors de la séance inaugurale le cheik de la Tariqa bassiria Ismaïl Bassir a mis en exergue les valeurs du soufisme et leur rôle dans la réalisation de l'intégration, la fraternité et la communion, et de la lutte contre la dispersion et les efforts du Maroc pour la résolution du problème du Sahara marocain. Pour sa part, Mostafa Aboulkheir a donné un aperçu historique sur Sidi Mohamed Bassir Ibn Sidi Ibrahim Ibn Sidi M'barak Bassir Al Mouadni Rguibi, né en 1942 à la Zaouia de son père Cheikh Sidi Ibrahim Bassir Achadiliya Darkaouiya à Bni Ayat dans la province d'Azilal. C'était l'une des figures de la résistance marocaine et un exemple de la lutte contre l'occupant dans les provinces du sud du Royaume. Sidi Mohamed Bassir a reçu les premiers principes de l'enseignement et de la mémorisation du Saint Coran à l'école de la zaouïa avant de rejoindre l'école primaire à Rabat, où il a obtenu un certificat d'études primaires avant de poursuivre à Marrakech ses études secondaires à l'Université Ibn Youssef. Après l'obtention du baccalauréat en 1963, il s'est rendu en Egypte pour étudier la Charia et les sciences politiques, puis en Syrie et au Liban pour des études spécialisées. De retour au Maroc en 1966, il a participé à des forums scientifiques et à la vie politique. Au début, il s'est installé à Casablanca où il a créé les journaux "Achoumoue" et "Al Assas" dans lesquels ont été publiés plusieurs articles sur la culture marocaine sahraouie, l'histoire du Sahara et d'autres chroniques d'opinion sur les événements politiques de l'époque au niveau national et international. Une fois informé de son retour à Smara, l'occupant espagnol a entrepris plusieurs tentatives d'intimidation pour le dissuader d'entreprendre des activités religieuses et scientifiques dans les milieux sahraouis. En outre, l'occupant espagnol a renforcé les actes d'intimidation et de provocation contre Sidi Mohamed Bassir dont la famille a été accusée de faire prévaloir la marocanité du Sahara. Le résistant Sidi Mohamed Bassir s'est particulièrement investi dans les milieux de la jeunesse sahraouie pour la sensibiliser à la lutte contre la présence espagnole au Sahara marocain avant de couronner son parcours de résistant en prenant la tête du soulèvement historique de Zemla de Laayoune le 17 juin 1970 durant lequel il a été arrêté en même temps qu'un groupe d'autres résistants et conduit à la prison de Laayoune. Quinze jours après sa détention, aucune information n'a pu être obtenue sur son sort qui reste inconnu depuis lors. Les travaux de ce colloque se sont poursuivis par deux autres séances l'une dans la soirée, à la province de Fquih BenSaleh et l'autre le lendemain à la province d'Azilal