Le rejet de déchets plastiques dans les océans menace la vie marine, le tourisme et la pêche et cause des dégâts estimés à au moins 13 milliards de dollars par an, révèle un rapport publié mardi à l'occasion de la tenue au siège de l'ONU à Nairobi de la première session de l'Assemblée des Nations Unies pour l'environnement (UNEA). Les déchets plastiques tuent la vie marine, soit parce qu'ils sont ingérés par des animaux tels que les tortues ou les baleines, soit parce qu'ils endommagent les habitats naturels essentiels tels que les récifs coralliens», note le rapport, précisant que plus de 30 pour cent des coûts du capital naturel de plastique sont dus aux émissions de gaz à effet de serre provenant de l'extraction des matières premières et la transformation. Le Sous-secrétaire général de l'ONU et directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), Ashim Steiner, affirme à ce propos que la pollution marine est le coût le plus important en aval et que le chiffre de 13 milliards de dollars est probablement une sous-estimation significative. «Les matières plastiques jouent un rôle crucial dans la vie moderne mais les impacts environnementaux de la façon dont nous les utilisons ne peuvent être ignorés», a-t-il dit, appelant à des mesures appropriées pour empêcher les déchets plastiques de se retrouver dans l'environnement. Steiner a ajouté que le rapport montre que le recyclage et la refonte des produits qui utilisent des matières plastiques peuvent apporter de nombreux avantages à l'économie verte, en réduisant les dommages économiques pour les écosystèmes marins et les industries du tourisme et de la pêche. «Nos économies reposent largement sur des combustibles fossiles, avec des coûts environnementaux, économiques et sanitaires», a-t-il dit. Le rapport révèle que la valorisation du plastique par les entreprises de biens de consommation permettra d'économiser 4 milliards de dollars chaque année, grâce à une bonne gestion qui repose sur le recyclage. La première session de l'Assemblée des Nations Unies pour l'environnement, nouvel organe renforcé du PNUE, s'est ouverte lundi au siège de l'ONU à Nairobi en présence de hautes personnalités et de plus de 1.200 délégations, dont celle du Maroc. Le Royaume du Maroc est représenté à cette Assemblée inaugurale par une forte délégation conduite par la ministre déléguée chargée de l'Environnement, Mme Hakima El Haïti et comprenant aussi MM. Mohamed Benyahia, directeur du Partenariat, de la coopération et de la communication et Rachid Firadi, Chef de la Division de la coopération internationale au même département. Initiée sous le thème «les objectifs de développement durable et l'Agenda de développement post-2015, la consommation et la production durables», cette session mettra la lumière sur les discussions en cours pour la formulation d'un ensemble d'objectifs et d'indicateurs qui succéderaient aux objectifs de développement du Millénaire.