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Une minute pour la vérité sur les camps de Tindouf : Alors que l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a été incisive envers l'Algérie et le Polisario : Les victimes des tortionnaires polisariens toujours ignorées
«Après notre arrestation, moi et un groupe de camarades, en raison de nos prises de positions opposées à la direction corrompue du Front Polisario, ayant participé à plusieurs manifestations de protestation contre l'oppression et le siège qui nous sont imposés, nous avons été conduit à la prison de Dhaibia», raconte une victime des tortionnaires du Polisario, dans une vidéo du Mouvement des Jeunes Pour le Changement (MJPC) diffusée récemment par la chaîne de télévision «Laâyoune TV». La narration de son séjour dans les geôles polisariennes, soumis à des traitements des plus dégradants et inhumains, révèle un univers carcéral digne des bagnes du Moyen âge. «Nous avons été envoyés vers un pavillon appelé "l'auto-dissuasion". Chaque prisonnier est enfermé seul, dénudé de tous ses vêtements, dans une cellule d'un mètre carré. Le seul objet qu'elle contient est une bouteille d'eau pour satisfaire nos besoins. Afin d'éviter de nous retrouver trop souvent dans une situation (de puanteur) qui a gravement nuit à notre santé et nous a profondément déstabilisé sur le plan psychologique, nous nous abstenions de boire et manger autant que faire se pouvait, pour que nos entrailles restent vides. Quand je parle de nourriture, je dois préciser qu'il s'agissait de lentilles ou de riz cuits à peine quelques minutes, sans sel, sans huile... Rien ! Je ne vous parle pas de nos compagnons de cellules, une horde de rats et des armées d'insectes, un spectacle qui tenaille les entrailles. Je dis aux Sahraouis, nous ne devons pas pardonner à la direction corrompue et malfaisante du Front Polisario, une bande de criminels et de tortionnaires. La solution est de se révolter et de renverser ce pouvoir pourri». L'affaire de l'assassinat par l'armée algérienne de Mohamed Aliyienne Ould Bouih et Khatri Hamdah Ould Khandoud, en janvier 2014, est enfin parvenue jusqu'au Conseil des Droits de l'Homme à Genève. Le frère de ce dernier, militant dans les camps de la honte de Lahmada, dans le sud de l'Algérie, a profité de la tenue de la 26ème session dudit conseil pour demander qu'une enquête soit menée sur les circonstances du décès par balles des deux habitants des camps. La conscience pas du tout tranquille, l'armée algérienne a fait enterrer secrètement les corps des deux victimes dans un lieu inconnu, leur véhicule mitraillé ayant également disparu de la fourrière de Tindouf. Pour les membres de leurs familles, la douleur est d'autant plus grande qu'ils n'ont pu ni assurer un enterrement décent aux victimes, ni pouvoir aller se recueillir sur leurs tombes. Dans son projet de résolution adopté à l'unanimité, le 7 mai 2104, la Commission des questions politiques et de la démocratie, de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, relatif à la contribution parlementaire à la résolution du conflit du Sahara, s'est montrée particulièrement incisive envers l'Algérie et le Polisario. Le rapporteur de la Commission, la sénatrice suissesse Liliane Maury Pasquier, «s'inquiète des allégations d'atteintes aux droits de l'Homme dans les camps de réfugiés sahraouis près de Tindouf, notamment en matière de libertés d'expression, de réunion, d'association et de circulation, ainsi que de la situation humanitaire dans les camps, aggravée par la crise économique mondiale, le chômage, l'absence de perspectives et une situation extrêmement préoccupante et instable au Sahel». Celle que le journal «Tribune de Genève» a qualifié d'«antithèse de la gauche caviar» a invité le Front Polisario et l'Algérie à «permettre au HCR de conduire un recensement et de procéder à l'enregistrement et à l'identification des populations des camps de Tindouf pour établir le nombre effectif des réfugiés dans ces camps. Les mercenaires polisariens et leurs commanditaires sont également appelés à «veiller à l'amélioration de la situation humanitaire des réfugiés dans les camps de Tindouf et s'acquitter des obligations au regard du droit humanitaire». Mieux encore, ils sont sommés de «garantir aux résidents des camps le respect de leur liberté de circulation, y compris, si tel est leur souhait, de quitter les camps et s'installer sur le territoire du Sahara occidental», ainsi que le «respect des droits d'expression, de réunion et d'association pour tous les résidents des camps, y compris en s'assurant qu'ils sont libres de prôner des options pour le Sahara occidental autres que l'indépendance». Algériens et Polisariens sont, d'autre part, priés de «faire preuve de réalisme et d'une attitude constructive dans les négociations». Très objectif, le projet de résolution ne manque pas d'adresser des critiques au Maroc, tout en lui reconnaissant les progrès accomplis. La conseillère aux États genevoise, en charge du dossier depuis trois ans, a multiplié les contacts avec les différents représentants des deux parties en conflit, ainsi que ceux de la société civile, et s'est même rendue à Rabat et Laâyoune, en mai 2013, puis à Alger et Tindouf, en octobre de la même année. Sage-femme de profession et socialiste de conviction, Liliane Maury Pasquier est l'exemple type de la femme politique incorruptible, le bon sens helvétique en prime. Un accueil positif est accordé à «la proposition marocaine et (aux) efforts sérieux et crédibles qui sous-tendent cette proposition visant à accorder une large autonomie à la population Sahraouie, qui serait dotée de ses propres organes législatifs, exécutifs et judiciaires, ainsi que de ressources financières lui permettant de se développer». Et tout en constatant que le Polisario reste sourd à toute autre solution que le référendum, le projet de résolution de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe «prend note des obstacles à l'organisation d'un référendum et, notamment, à l'identification des électeurs». Ce même projet de résolution souligne, par ailleurs, que «l'Assemblée estime que les avancées réalisées par le Maroc en matière de droits de l'Homme au Sahara occidental, ainsi que la mise en œuvre de la présente résolution, devraient désormais être prises en compte dans le prochain rapport d'évaluation du partenariat pour la démocratie concernant le Parlement du Maroc, prévu en 2015».