La commission régionale des droits de l'homme (CRDH) Casablanca-Settat a organisé, jeudi à Casablanca, un colloque international sur le thème ‘effectivité et mise en œuvre du droit à l'eau''. Organisé sous l'égide du Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH), le débat s'inscrit dans le cadre de la promotion des droits économiques, culturels, sociaux et environnementaux, notamment sur le registre du droit des citoyens à profiter sur un pied d'égalité à l'accès à l'eau et à un environnement sain et au développement durable, entre autres, comme cela est stipulé dans l'article 31 de la constitution. Le débat a été également une occasion pour suggérer des propositions visant à assurer l'effectivité du droit à l'accès à l'eau au regard du droit international tout en évoquant la justiciabilité de ce droit en s'interrogeant sur les instruments et les voies de recours afin de vérifier son application. Pour le Secrétaire Général du CNDH, Mohamed Sebbar, la question de l'accès à l'eau pose d'énormes défis inhérents principalement à la gestion du précieux liquide, soulignant l'importance de disposer d'une politique publique en la matière car le droit de l'être humain à l'eau, enjeu majeur de développement durable, est donc fondamental pour qu'il puisse vivre une vie saine et digne. D'où, la motivation de ce débat qui cherche à évaluer le degré de matérialisation des dispositions de la constitution dans ce domaine inscrit dans la nouvelle génération des droits de l'homme, a noté, pour sa part, Soumicha Riahi, présidente de la CRDH Casablanca-Settat, avant d'ajouter que la responsabilité de garantir le droit à l'eau est partagée par les décideurs, les élus, les citoyens et l'ensemble des acteurs concernés par la problématique du développement durable et de l'environnement. Pour permettre l'effectivité de ce droit vital, elle a mis l'accent sur la nécessité de partager les expériences et les bonnes pratiques à l'échelle internationale. De même, sa collègue à la commission, Houriya Tazi qui est également experte en matière de gestion durable de l'eau à l'Unesco, a mis en avant l'intérêt porté à la question au Maroc comme en témoigne les chapitres réservés à ce droit dans la constitution, soulignant que l'accès égal à l'eau et sa bonne gestion contribuent à la promotion d'une économie verte avec à la clé de nouveaux investissements et postes d'emploi. Les débats lors de cette rencontre, animée notamment par des experts marocains et internationaux, en présence de représentants institutionnels, d'ONG ainsi que des élus, ont été axés, entre autres, sur les enjeux et l'état des lieux de l'accès à l'eau avec tout particulièrement le cas de Casablanca, l'apport du droit international sur le plan de la mise en œuvre du droit à l'eau ou encore les politiques de gouvernance et les voies de recours en cas de manquements à ce droit.