Le Comité économique et social européen a adopté récemment l'avis d'initiative élaboré sur le thème "Les relations commerciales UE-Maroc". Ce document, dont nous publierons le texte dans notre édition du week-end prochain, passe en revue les relations entre les deux parties et établit, dans ses conclusions, plusieurs constats qui relèvent l'approfondissement des relations commerciales et recommandent que la société civile soit davantage associée à la conception et à la mise en œuvre des accords et plaide en faveur d'une intégration réelle et approfondie du développement durable. Le CESE prend acte des craintes exprimées au Maroc que la conclusion de nouveaux accords commerciaux avec l'UE dégrade davantage la balance commerciale de ce pays. L'UE doit répondre au scepticisme croissant de la société civile marocaine en adoptant une stratégie commerciale qui, non seulement encourage l'échange de marchandises, mais permette aussi de créer des emplois décents et qualifiés, d'encourager le tissu associatif, de consolider les droits des travailleurs et de garantir le respect de l'environnement. Afin d'assurer le respect des normes du développement durable à la suite de l'entrée en vigueur de l'accord de libre-échange complet et approfondi, le CESE encourage la DG Commerce de la Commission européenne à insister sur l'inclusion dans l'accord d'un chapitre sur le développement durable, qui comporte des mécanismes de suivi par la société civile. Selon l'avis du CESE, L'UE ne pourra tirer pleinement parti du potentiel d'un nouveau cadre commercial avec le Maroc que si des progrès sont accomplis pour protéger les investissements et garantir la sécurité juridique des investisseurs. Le CESE signale que le nouveau mécanisme de résolution des différends commerciaux constitue un atout pour instaurer un climat d'affaires plus propice. Le CESE insiste cependant sur le fait que le suivi du chapitre sur le développement durable de l'accord de libre-échange complet et approfondi par la société civile devrait être coordonné respectivement par le Conseil économique, social et environnemental du Maroc et le Comité économique et social européen, étant donné leur représentativité et l'expertise dont ils disposent pour mener un tel suivi. Le rapport affirme que l'UE et le Maroc doivent tenter de maximiser le potentiel d'un tel accord en élevant les niveaux d'investissement dans tous les domaines de la formation et dans la mise en œuvre de mesures visant à promouvoir l'égalité entre les sexes, et ce dans les meilleurs délais. Les besoins des jeunes, des femmes et des personnes provenant des régions les plus défavorisées doivent être pris en compte en priorité. Le CESE considère que les programmes de soutien financier de l'UE doivent contribuer à faire progresser les avancées en matière des droits de l'homme, des droits du travail et de la législation en faveur de l'égalité entre les sexes. La mise en œuvre du partenariat de mobilité UE-Maroc ouvrira de nouvelles perspectives de développement dans les régions plus vulnérables s'il bénéficie d'un soutien financier solide pour renforcer les capacités et les instruments juridiques et opérationnels. La gestion des flux migratoires et de la libre circulation des personnes peut être améliorée grâce à une participation plus active des organisations de la société civile. Le CESE estime qu'il y a lieu d'inclure dans les négociations en cours en vue d'un accord de libre-échange complet et approfondi le rapprochement de la législation marocaine de l'acquis communautaire. Ce processus sera complexe et nécessitera une coopération étroite et suivie assortie de délais réalistes sur des sujets aussi importants que la propriété intellectuelle ou les normes sanitaires ou phytosanitaires.