Le Bayern Munich, comme en 2013, est venu s'imposer à Arsenal (2-0) en 8e de finale aller de la Ligue des champions mercredi contre des Gunners malheureux d'avoir fait le spectacle à leur corps défendant. L'histoire se répète donc pour des Gunners mal engagés. Avant une seconde période exclusivement contrôlée par les Allemands et bonifiée par une frappe splendide d'un Kroos excellent à mi-distance (54) puis une tête de Müller (88), la première, malgré un penalty raté de chaque côté, avait pourtant été un modèle d'engagement et d'intensité entre deux équipes désireuses de faire le jeu. Le tenant du titre allemand, pour s'étalonner face à une vraie adversité après des mois de solitude dans son championnat qu'il domine de la tête et des épaules, et Arsenal pour essayer d'avancer enfin un peu plus vers les quarts de finale qui se dérobent à lui depuis 2010 maintenant. Le mors au dent, les Londoniens ont donc allumé d'entrée et auraient même pu ouvrir la marque si Özil, décidément en petite forme, avait mieux tiré le penalty qu'il venait d'obtenir en provoquant une faute de Boateng (8). Avec la surprise Sanogo devant, brut mais intéressant, pour remplacer Giroud sur le banc, les Gunners dérangeaient alors une défense axiale pas au mieux et profitaient d'un temps de rodage de Lahm, redevenu arrière droit. En face, le jeu moins direct des Allemands leur permettait bien d'approcher de la surface, mais les nombreux centres de Götze étaient trop lisibles. La 10e d'affilée pour le Bayern Jusqu'à ce que Robben, honni depuis son séjour à Chelsea, se décide à monter en régime et se fasse télescoper par Szcezsny dans la surface. Même si Alaba trouvait tout seul l'extérieur du poteau de Fabianski (40), la double peine était inévitable. Arsène Wenger qui aurait bien aimé que le fébrile Boateng écope plus tôt d'un second avertissement, pouvait enrager. Guardiola avait d'ailleurs bien senti que quelque chose clochait de ce côté-là et l'Allemand restait au vestiaire à la mi-temps, autant pour éviter le dérapage que pour profiter en supériorité numérique de la technique de Rafinha. Avec ce changement tactique, Lahm retrouvait donc sa place au milieu. Et le Bayern assez d'efficacité pour enchaîner une 10e victoire d'affilée et la 5e sans encaisser de but malgré quelques bouffées de chaleur sur de rares coups francs londoniens. Jusqu'à cette erreur de marquage de Mertesacker à deux minutes du terme au profit de Müller, ceux-ci avaient d'ailleurs été courageux en défense. Ce 2e but efface toutefois l'impression de facilité stérile bavaroise et met du même coup le Bayern en position idéale malgré l'absence de Ribéry. En face, la présence d'Arteta et Ramsey aurait elle sûrement fait du bien aux Gunners. Car Wenger, qui avait juré que son équipe avait gagné en maturité depuis l'élimination du printemps, peut se poser des questions même si elle a cette fois attendu la fin du match et pas la 20e minute pour être menée 2-0. Une nouvelle fois en posture délicate, il n'a plus que l'espoir de rééditer la même victoire qu'en mars en Bavière (2-0) pour un improbable renversement de tendance. En cas d'élimination, il faut espérer que cela n'ait pas le même effet désastreux que l'an passé car ses Gunners, jamais aussi près depuis 2004 d'un nouveau titre de champion national, devront éviter l'effondrement.