Le cinéaste et écrivain Mohamed Afifi est décédé le dimanche 9 février 2014 à l'âge de 80 ans. Il faisait partie de la première génération de cinéastes marocains formés à l'étranger et premiers réalisateurs de films. Il fut également un écrivain et chroniqueur de renom dont les écrits touchaient tous les domaines. Ironie du sort: sa mort a coïncidé avec la tenue du 15ème Festival national du film dont il fut membre du jury de la première édition en décembre 1982. Mohamed Afifi est né le 30 octobre 1933 à Casablanca. Après des études secondaires et un baccalauréat «Lettres modernes» en 1953, il poursuivit ses études supérieures à l'Institut Des Hautes Etudes Cinématographiques (I.D.H.E.C.) à Paris dont il sort lauréat en 1957, option «Réalisation et production», 12ème promotion. La même année, il intègre le Centre Cinématographique Marocain (C.C.M.), au sein duquel il assuma plusieurs fonctions dont «Chef de service de production» puis rédacteur en chef des «Actualités filmées», créées en 1958. Il y resta jusqu'en 1962, date à laquelle il fut nommé directeur du «Théâtre Municipal» à Casablanca. C'est sous sa houlette que la plupart des acteurs, aujourd'hui décédés, à la retraite ou en activité, ont été formés. En 1967, il démissionna de la direction du théâtre préférant s'installer à son propre compte en créant la société de distribution «Promo Films» qui est restée active jusqu'à la fin des années 70. Par ailleurs, Mohamed Afifi a assumé plusieurs fonctions au sein de groupements associatifs, marocains et étrangers. En 1960, il est élu secrétaire général (1960-1962) puis secrétaire honoraire de l'Association Internationale du Cinéma Scientifique (A.I.C.S.), dont le siège est à Paris. En 1961, il est élu vice-président de la cinémathèque internationale scientifique dont le siège est à Bruxelles. Sur le plan national, il fut élu président de la Chambre marocaine des distributeurs de films, fonction qu'il assuma plusieurs années durant. D'autre part, Mohamed Afifi est un chroniqueur et écrivain dont les écrits sont publiés par de nombreuses publications marocaines et étrangères avant d'animer, depuis 1998, une rubrique régulière dans l'hebdomadaire «La gazette du Maroc. Il est également l'auteur d'un recueil de nouvelles en langue française intitulé «Délires», publié en 1989. Cinéaste, Mohamed Afifi ne réalisa que très peu de films. En 1959, son court métrage, «De chair et d'acier», réalisé pour le compte du C.C.M., présenta le Maroc au Festival de Cannes et eut, hélas, une critique défavorable dans la presse française, un film documentaire sur les activités du port de Casablanca. Une année plus tard, il réalisa un long métrage documentaire sur le voyage du sultan Mohammed V au Moyen Orient intitulé «Images d'Orient», film en couleurs et largement distribué dans les salles de cinéma. Afifi connut la consécration aux Journées Cinématographiques de Carthage (J.C.C.) en 1968 quand son court métrage «Retour à Agadir»(1967) obtint le Tanit de Bronze, un film avec lequel il revient sur le tremblement de terre qu'a connu cette ville en février 1960 et qu'il commenta avec aisance littéraire dans les termes suivants : «Retour à Agadir, n'est pas un documentaire, encore moins un film touristique. Si je devais le raconter, je dirais qu'il s'agit de la brève course d'une mémoire présentée sous l'apparence d'une statue en plusieurs mouvements. Si cela paraissait insuffisamment clair, j'ajouterais que les strophes qui composent «Retour à Agadir» constituent un ouvrage fermé».